Jeune espoir du MMA (Mixed Martial Arts), Khavaj a fui la Tchétchénie lorsque son frère a découvert son homosexualité et promis de le tuer, sous la pression des persécutions du régime de Ramzan Kadyrov. Arrivé à Bruxelles, et devenu mutique face au choc de l’exil, le seul lien que Khavaj garde avec la Tchétchénie passe par les messages vocaux que lui envoie sa mère. Le film dépeint les premiers mois de Khavaj en Belgique où, en vivant dans l’anonymat le plus total pour échapper à la diaspora tchétchène, il va tenter de construire une nouvelle identité.
Réalisateur | Reka Valerik |
Acteurs | Jérémie Jorrand, Jérémie Jorrand |
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Khavaj est une silhouette, une nuque, un torse, des muscles. Il est aussi une gorge qu'il masse, qu'il racle, tentant de produire à nouveau la voix qu'il a perdue – "aphonie psychogène", dit d'emblée l'orthophoniste : le passé de Khavaj en Tchétchénie ne passe pas le seuil de sa gorge, la parole reste coincée dedans. Le film suit son personnage dans son quotidien d'errance, en attente d'un possible asile, pris en charge par des bénévoles venant en aide aux homosexuels exilés persécutés dans leurs pays d'origine. Le danger lourd qui pèse sur tout le film s’incarne dans l'interdiction de cadrer le visage du jeune homme. Pourtant, quelque chose semble se libérer, chez Khavaj, comme dans le film : si le corps est d’abord morcelé, il reprend petit à petit son intégrité et son énergie, et Khavaj relève sa nuque baissée, laisse sa violence s'exprimer à nouveau... C'est une rude traversée, de la solitude et de l'exil, filmée au plus près du corps.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk
Khavaj est une silhouette, une nuque, un torse, des muscles. Il est aussi une gorge qu'il masse, qu'il racle, tentant de produire à nouveau la voix qu'il a perdue – "aphonie psychogène", dit d'emblée l'orthophoniste : le passé de Khavaj en Tchétchénie ne passe pas le seuil de sa gorge, la parole reste coincée dedans. Le film suit son personnage dans son quotidien d'errance, en attente d'un possible asile, pris en charge par des bénévoles venant en aide aux homosexuels exilés persécutés dans leurs pays d'origine. Le danger lourd qui pèse sur tout le film s’incarne dans l'interdiction de cadrer le visage du jeune homme. Pourtant, quelque chose semble se libérer, chez Khavaj, comme dans le film : si le corps est d’abord morcelé, il reprend petit à petit son intégrité et son énergie, et Khavaj relève sa nuque baissée, laisse sa violence s'exprimer à nouveau... C'est une rude traversée, de la solitude et de l'exil, filmée au plus près du corps.
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