Dans le petit village turc de Keskincik, le réalisateur livre, à travers le quotidien de sa famille, le portrait intime d’une jeunesse turque prête à changer la société. Chaque jour les enfants de la famille se battent pour affirmer leur indépendance face à une autorité parentale ancrée dans des valeurs traditionnelles.
Réalisateur | Ahmet Necdet Cupur |
Acteur | Jérémie Jorrand |
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L'intimité d'un filmeur avec son sujet peut faire des merveilles documentaires. Ici, un homme filme sa famille. Ses deux jeunes frère et sœur tentent de s'arracher – au petit village, aux parents et à leurs traditions. Cela donne lieu à des séquences de dialogues extraordinaires : "Tu ne deviendras rien du tout" dit la mère à sa fille. "Qu'on me serve ta tête sur un plateau" dit le père à son fils. Mais ce serait réduire la portée du film que de le limiter à la violence de ses échanges. Il parvient en effet à montrer l'amoncellement de barrières qui se dressent devant les désirs d'indépendance de ces jeunes gens. Il y a l'argent, la religion, il y a l'amour pour les parents, aussi, sûrement, malgré tout. Et puis il y a surtout la rigidité et la violence des valeurs patriarcales qui en verrouillant le destin des femmes verrouille tout. Au beau milieu de ces obstacles, Ahmet Necdet Cupur parvient à montrer avec beauté et tendresse la force de sa sœur Zeynep, celle de son frère Mahmut, qui petit à petit parviennent à dessiner leurs propres destinées.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk
L'intimité d'un filmeur avec son sujet peut faire des merveilles documentaires. Ici, un homme filme sa famille. Ses deux jeunes frère et sœur tentent de s'arracher – au petit village, aux parents et à leurs traditions. Cela donne lieu à des séquences de dialogues extraordinaires : "Tu ne deviendras rien du tout" dit la mère à sa fille. "Qu'on me serve ta tête sur un plateau" dit le père à son fils. Mais ce serait réduire la portée du film que de le limiter à la violence de ses échanges. Il parvient en effet à montrer l'amoncellement de barrières qui se dressent devant les désirs d'indépendance de ces jeunes gens. Il y a l'argent, la religion, il y a l'amour pour les parents, aussi, sûrement, malgré tout. Et puis il y a surtout la rigidité et la violence des valeurs patriarcales qui en verrouillant le destin des femmes verrouille tout. Au beau milieu de ces obstacles, Ahmet Necdet Cupur parvient à montrer avec beauté et tendresse la force de sa sœur Zeynep, celle de son frère Mahmut, qui petit à petit parviennent à dessiner leurs propres destinées.
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