Touchés par la grâce de la parole, deux chiens philosophent sur le parking d’un hôpital, la nuit. Ensemble, ils dressent le sombre tableau d’une humanité encline à une grande calamité, effritant au passage des certitudes un peu trop humaines. Ce film est librement adapté du _Colloque des chiens_, récit picaresque canin tiré des _Nouvelles exemplaires_ de Miguel de Cervantes (1547-1616).
Réalisateur | Norman Nedellec |
Acteur | Caroline Châtelet |
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Après une séquence filmée depuis un habitacle d'auto où une ville se dessine au loin, l'on s'approche du parking d'un hôpital. Là, les chiens Berganza et Scipion – dont on traverse certains souvenirs en images avant de les découvrir eux – passent la nuit dans une voiture. Ils philosophent sur leur condition et, ce faisant, sur celle de leurs maîtres. Tout étonnés de ce double prodige – celui de parler et de le faire comme s'ils étaient doués de raison –, le duo canin analyse des expériences de coups fourrés et trahisons humaines, trop humaines. Le passage furtif d'un loup dans un cimetière pour animaux – spectre rouge fantomatique et image fantasmatique – ponctue l'attente des deux chiens et renforce l'effet Koulechov : par ce jeu de montage, nous leur attribuons sans peine des réflexions et émotions. La servilité et la domesticité des canins devient, possiblement, la nôtre, tout comme leurs doutes. Avec intelligence et poésie, Le Colloque des chiens s'amuse des projections et nous renvoie à cette question « à qui peut-on se fier, si ce sont les pasteurs qui jouent les loups ? »
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Après une séquence filmée depuis un habitacle d'auto où une ville se dessine au loin, l'on s'approche du parking d'un hôpital. Là, les chiens Berganza et Scipion – dont on traverse certains souvenirs en images avant de les découvrir eux – passent la nuit dans une voiture. Ils philosophent sur leur condition et, ce faisant, sur celle de leurs maîtres. Tout étonnés de ce double prodige – celui de parler et de le faire comme s'ils étaient doués de raison –, le duo canin analyse des expériences de coups fourrés et trahisons humaines, trop humaines. Le passage furtif d'un loup dans un cimetière pour animaux – spectre rouge fantomatique et image fantasmatique – ponctue l'attente des deux chiens et renforce l'effet Koulechov : par ce jeu de montage, nous leur attribuons sans peine des réflexions et émotions. La servilité et la domesticité des canins devient, possiblement, la nôtre, tout comme leurs doutes. Avec intelligence et poésie, Le Colloque des chiens s'amuse des projections et nous renvoie à cette question « à qui peut-on se fier, si ce sont les pasteurs qui jouent les loups ? »
Caroline Châtelet
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