« Nous sommes venus à l’hôpital psychiatrique Valvert à Marseille avec des textes de Daniil Harms. On les a lus tous ensemble avec les patients et les soignants. Pendant que le lapin vivait au sens actif on a écrit des poèmes. Certains ont parlé poétiquement, alors que les fourmis se demandaient ce qu’il se passait. Alors nous avons fait un film-poème, entre la bouche, la table et le ciel. » (Nathalie Hugues et Nicola Bergamaschi)
Réalisateurs | Nathalie Hugues, Nicola Bergamaschi |
Acteur | Safia Benhaïm et Dounia Wolteche-Bovet |
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Le film commence avant le générique : nous sommes accueillis par une longue litanie d'un Valvérien, où la parole semble danser, jouer, jouir de liens neufs, inédits, entre les mots, libérée de son habituel rôle d'esclave du réel ; litanie adressée à l'un·e des réalisateur·rices, et partagée avec nous : comme pour nous inviter à entrer dans le territoire inventé (ou révélé) par le film.
Comme Alice – mais ici le lapin qui nous accueille après le générique est tranquille, « hyper lent » – nous basculons dans cet autre territoire. Un territoire où la parole qui circule de l'un à l'autre devient fluide jouissif, potion magique qui permet de voir ensemble, de jouer ensemble, de rire et rêver ensemble, entre des êtres qu'habituellement le langage sépare du commun, du social. L'image elle-même semble contaminée par cette langue nouvelle, et tout d’un coup, de simples chaises en plastiques semblent nous regarder. À Valvert et par le film s'invente en commun une langue sans loi, de mots et d'images. Ce qu'accomplissent les êtres qui ensemble fabriquent le film, c'est la vieille et renouvelée puissance magique du langage poétique : nous faire voir autrement, nous relier au monde, et aux autres, malgré tout.
Safia Benhaïm et Dounia Wolteche-Bovet
Programmatrices de la sélection Expériences du regard - Lussas 2024
Le film commence avant le générique : nous sommes accueillis par une longue litanie d'un Valvérien, où la parole semble danser, jouer, jouir de liens neufs, inédits, entre les mots, libérée de son habituel rôle d'esclave du réel ; litanie adressée à l'un·e des réalisateur·rices, et partagée avec nous : comme pour nous inviter à entrer dans le territoire inventé (ou révélé) par le film.
Comme Alice – mais ici le lapin qui nous accueille après le générique est tranquille, « hyper lent » – nous basculons dans cet autre territoire. Un territoire où la parole qui circule de l'un à l'autre devient fluide jouissif, potion magique qui permet de voir ensemble, de jouer ensemble, de rire et rêver ensemble, entre des êtres qu'habituellement le langage sépare du commun, du social. L'image elle-même semble contaminée par cette langue nouvelle, et tout d’un coup, de simples chaises en plastiques semblent nous regarder. À Valvert et par le film s'invente en commun une langue sans loi, de mots et d'images. Ce qu'accomplissent les êtres qui ensemble fabriquent le film, c'est la vieille et renouvelée puissance magique du langage poétique : nous faire voir autrement, nous relier au monde, et aux autres, malgré tout.
Safia Benhaïm et Dounia Wolteche-Bovet
Programmatrices de la sélection Expériences du regard - Lussas 2024
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