Matthew Lancit a consigné dans un journal filmé son corps à corps avec une maladie dont il est atteint depuis l’adolescence : le diabète. Mais ce récit du quotidien est petit à petit contaminé par sa propre imagination des futurs possibles : représentations fantasmagoriques et burlesques du diabète et de ses effets sur le corps. Progressivement, ce qui commençait comme un film de famille empreint de nostalgie est envahi par une imagerie fantasque tout droit sortie d’un film d’horreur.
Réalisateur | Matthew Lancit |
Acteur | Safia Benhaïm et Dounia Wolteche-Bovet |
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Et si parler de la maladie, de la décrépitude, de la mort pouvait être un exercice ludique ? C’est avec un humour déstabilisant que Matthew Lancit impose à notre vision son corps malade. Le réalisateur semble s’amuser – comme un fou ? – à faire passer le spectateur de la banalité quotidienne à une esthétique de série B, version gore. « Pourquoi ne pas dire aux gens qu’ils vont tous mourir ? » éructe la marionnette de l’oncle Harry, incarnation du diabète dans toute sa morbidité fascinante, dans les bras de son créateur. Le montage travaille une matière hétérogène alliant journal filmé, imagerie médicale et effets spéciaux, en décrivant des spirales à la manière d’une pensée qui tourne en boucle sans jamais perdre sa trame de fond : être un malade ou avoir une maladie ? Et quand le huis-clos mental devient étouffant, le réalisateur revient à ses liens vitaux : la force de contradiction de sa fille qui grandit, le regard amoureux de sa compagne... Et assume la plongée dans l’extrême de la déliquescence pour ressortir de l’autre côté, bien vivant.
Safia Benhaïm et Dounia Wolteche-Bovet
Programmatrices de la sélection Expériences du regard - Lussas 2024
Et si parler de la maladie, de la décrépitude, de la mort pouvait être un exercice ludique ? C’est avec un humour déstabilisant que Matthew Lancit impose à notre vision son corps malade. Le réalisateur semble s’amuser – comme un fou ? – à faire passer le spectateur de la banalité quotidienne à une esthétique de série B, version gore. « Pourquoi ne pas dire aux gens qu’ils vont tous mourir ? » éructe la marionnette de l’oncle Harry, incarnation du diabète dans toute sa morbidité fascinante, dans les bras de son créateur. Le montage travaille une matière hétérogène alliant journal filmé, imagerie médicale et effets spéciaux, en décrivant des spirales à la manière d’une pensée qui tourne en boucle sans jamais perdre sa trame de fond : être un malade ou avoir une maladie ? Et quand le huis-clos mental devient étouffant, le réalisateur revient à ses liens vitaux : la force de contradiction de sa fille qui grandit, le regard amoureux de sa compagne... Et assume la plongée dans l’extrême de la déliquescence pour ressortir de l’autre côté, bien vivant.
Safia Benhaïm et Dounia Wolteche-Bovet
Programmatrices de la sélection Expériences du regard - Lussas 2024
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