Souffrant d’épilepsie, le jeune Alessandro s’est, petit à petit, enfermé dans son monde. Perdu dans l’admiration qu’il a pour son frère Augusto, qui rêve d’épouser Lucia, et pour se donner le sentiment de dominer son destin, Alessandro entreprend de détruire le carcan familial.
Réalisateur | Marco Bellocchio |
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I pugni in tasca, c’est un étau : portrait d’une famille confinée dans un domaine sans horizon aux pieds des Apennins, fatiguée par l’infirmité de ses membres (mère aveugle, benjamin déficient) et étouffée par les tentations incestueuses qui la traversent. Alessandro, mutin sans objet, en dézingue la carcasse en même temps qu’il en perpétue l’ordre : il abhorre la sénilité de sa classe, son fascisme, tout en en révolutionnant sa pratique mortifère. C’est depuis cette matière âpre et difficile qu’un très grand metteur en scène émerge. Marco Bellocchio scarifie un héritage familial comme pour tailler une Italie dissimulant mal ses relents autoritaires. Sa mise en scène disciplinée, réputée à contre-courant des nouvelles vagues européennes, est contaminée par des dissonances qui fragilisent la rigueur bourgeoise. L’effort de montage pour répéter certains mouvements inflige un contrôle ironique à son antihéros en le rappelant sans cesse à son épilepsie, prolongeant son humiliation jusque dans la chair même du film. Le minable Alessandro mène une révolte égoïste, contre la famille mais pour la cellule, il est un factieux eugéniste, la barbarie menée poings dans les poches.
Pierre Guidez
Programmateur pour les festivals Visions du Réel et FIFIB
I pugni in tasca, c’est un étau : portrait d’une famille confinée dans un domaine sans horizon aux pieds des Apennins, fatiguée par l’infirmité de ses membres (mère aveugle, benjamin déficient) et étouffée par les tentations incestueuses qui la traversent. Alessandro, mutin sans objet, en dézingue la carcasse en même temps qu’il en perpétue l’ordre : il abhorre la sénilité de sa classe, son fascisme, tout en en révolutionnant sa pratique mortifère. C’est depuis cette matière âpre et difficile qu’un très grand metteur en scène émerge. Marco Bellocchio scarifie un héritage familial comme pour tailler une Italie dissimulant mal ses relents autoritaires. Sa mise en scène disciplinée, réputée à contre-courant des nouvelles vagues européennes, est contaminée par des dissonances qui fragilisent la rigueur bourgeoise. L’effort de montage pour répéter certains mouvements inflige un contrôle ironique à son antihéros en le rappelant sans cesse à son épilepsie, prolongeant son humiliation jusque dans la chair même du film. Le minable Alessandro mène une révolte égoïste, contre la famille mais pour la cellule, il est un factieux eugéniste, la barbarie menée poings dans les poches.
Pierre Guidez
Programmateur pour les festivals Visions du Réel et FIFIB
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