À Rotterdam, un centre a pour mission d’aider les jeunes hommes issus de milieux difficiles à se construire un avenir. Endurcis par leur passé et soutenus par des mentors à la patience inépuisable, ils s’efforcent de trouver un chemin vers la société "normale".
Réalisateur | Marina Meijer |
Acteurs | Olivia Cooper Hadjian, Olivia Cooper Hadjian |
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Au sein du programme "La nouvelle chance", à Rotterdam, des hommes parlent à d’autres hommes. Les uns, encore adolescents, sont sortis du système scolaire et cherchent à y revenir, ne serait-ce que pour conserver leur liberté provisoire. Les autres, plus âgés, tentent de les faire bifurquer vers un chemin qui ne sera pas plus rectiligne, mais plus compatible avec la vie en société : il s’agit de troquer le costume de jeune délinquant contre celui de demandeur d’emploi. Dépouillés de leur environnement par une caméra qui ne cherche qu’eux, les visages qui se succèdent argumentent pour démêler le vrai du faux, le bon du mauvais, les plus âgés n’ayant pas le monopole de la pertinence ni de la pédagogie. La violence physique subie ou exercée reste hors champ, presque dérisoire face au tranchant des mots échangés pour tracer des limites, un périmètre de sécurité au sein duquel la relation serait possible — "ma liberté prend fin là où commence celle des autres", dit-on. Des voix ouvrent des voies dans une jungle de pulsions qui s’entrechoquent, se contredisent si bien qu’elles laissent chacun dans un statu quo délétère. Les traits de Delgano, Nabil et Tayfun se tendent et se détendent, basculent du rire au drame au rythme du combat qui fait rage dans leurs esprits. Si la réalité sociale qui a produit chacune de ces vies est palpable, "Carrousel" raconte aussi l’histoire d’une lutte universelle des êtres contre eux-mêmes. Sur ce plan, éducateurs, éduqués et spectateurs sont à égalité — mais certaines batailles sont moins meurtrières que d’autres.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
critique pour Critikat
Au sein du programme "La nouvelle chance", à Rotterdam, des hommes parlent à d’autres hommes. Les uns, encore adolescents, sont sortis du système scolaire et cherchent à y revenir, ne serait-ce que pour conserver leur liberté provisoire. Les autres, plus âgés, tentent de les faire bifurquer vers un chemin qui ne sera pas plus rectiligne, mais plus compatible avec la vie en société : il s’agit de troquer le costume de jeune délinquant contre celui de demandeur d’emploi. Dépouillés de leur environnement par une caméra qui ne cherche qu’eux, les visages qui se succèdent argumentent pour démêler le vrai du faux, le bon du mauvais, les plus âgés n’ayant pas le monopole de la pertinence ni de la pédagogie. La violence physique subie ou exercée reste hors champ, presque dérisoire face au tranchant des mots échangés pour tracer des limites, un périmètre de sécurité au sein duquel la relation serait possible — "ma liberté prend fin là où commence celle des autres", dit-on. Des voix ouvrent des voies dans une jungle de pulsions qui s’entrechoquent, se contredisent si bien qu’elles laissent chacun dans un statu quo délétère. Les traits de Delgano, Nabil et Tayfun se tendent et se détendent, basculent du rire au drame au rythme du combat qui fait rage dans leurs esprits. Si la réalité sociale qui a produit chacune de ces vies est palpable, "Carrousel" raconte aussi l’histoire d’une lutte universelle des êtres contre eux-mêmes. Sur ce plan, éducateurs, éduqués et spectateurs sont à égalité — mais certaines batailles sont moins meurtrières que d’autres.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
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