Les mythes de Samson et de Massada enseignent aux jeunes générations israéliennes que la mort est préférable à la domination. Alors que la seconde Intifada bat son plein, les Palestinien·nes subissent quotidiennement les humiliations de l'armée israélienne : les paysan·nes ne peuvent librement labourer leurs champs, des enfants sont bloqués des heures au poste-frontière au retour de l'école. Exténuée, cette population, comme hier chez les Hébreux face aux Romains ou Samson face aux Philistins, crie sa colère et son désespoir.
Réalisateur | Avi Mograbi |
Partager sur |
Le cinéma d’Avi Mograbi est connu pour la particularité de ses dispositifs ; se mettre en scène face caméra, interpréter des rôles et prendre ainsi parfois le chemin détourné de la comédie documentaire pour mieux interroger son pays, Israël. Dans "Pour un seul de mes deux yeux", sorti à la fin de la seconde Intifada, l’heure semble plus grave pour le cinéaste, qui filme ici les actes d’humiliation et d’intimidation que l’armée israélienne fait subir quotidiennement aux palestinien·nes. Pour ne pas exploser, Mograbi trouve deux manières d’ouvrir la pensée quant à ces exactions : d’une part établir un parallèle avec le roman national historique où les rôles oppresseur·euses/oppressé·es s’inversent, et d’autre part se mettre en dialogue avec un ami palestinien vivant dans l’enfer de l’autre côté du mur. Un accompagnement plus que nécessaire, tant le spectateur peut fulminer face à l’absurdité crasse de l’oppression montrée.
Aurélien Marsais
Programmateur
Retrouvez ici un entretien avec Avi Mograbi mené par Jean-Marie Barbe en août 2021 lors des États généraux du film documentaire, à Lussas. Dans celui-ci, le réalisateur parle de ses films et en particulier de son dernier, "Les 54 premières années - Manuel abrégé d'occupation militaire".
Le cinéma d’Avi Mograbi est connu pour la particularité de ses dispositifs ; se mettre en scène face caméra, interpréter des rôles et prendre ainsi parfois le chemin détourné de la comédie documentaire pour mieux interroger son pays, Israël. Dans "Pour un seul de mes deux yeux", sorti à la fin de la seconde Intifada, l’heure semble plus grave pour le cinéaste, qui filme ici les actes d’humiliation et d’intimidation que l’armée israélienne fait subir quotidiennement aux palestinien·nes. Pour ne pas exploser, Mograbi trouve deux manières d’ouvrir la pensée quant à ces exactions : d’une part établir un parallèle avec le roman national historique où les rôles oppresseur·euses/oppressé·es s’inversent, et d’autre part se mettre en dialogue avec un ami palestinien vivant dans l’enfer de l’autre côté du mur. Un accompagnement plus que nécessaire, tant le spectateur peut fulminer face à l’absurdité crasse de l’oppression montrée.
Aurélien Marsais
Programmateur
Retrouvez ici un entretien avec Avi Mograbi mené par Jean-Marie Barbe en août 2021 lors des États généraux du film documentaire, à Lussas. Dans celui-ci, le réalisateur parle de ses films et en particulier de son dernier, "Les 54 premières années - Manuel abrégé d'occupation militaire".
Français
Anglais