Dix semaines d’audience, 400 journalistes accrédités, des débats retransmis par vidéo-projection, le procès Fourniret, au printemps 2008, a été ultra-médiatisé. Pourtant, il y avait des protagonistes que personne ne voulait écouter : les avocats commis d’office de Fourniret et de sa compagne Monique Olivier. L’accélération médiatique rend impossible, au cœur de l’émotion d’un procès, de parler de ceux qui défendent l’indéfendable.
Réalisateur | Olivier Meyrou |
Acteur | Marianne Bressy |
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Dans la pénombre, en très gros plan, l’avocat tient son visage à pleines mains. À ses mots intimes se mêlent par bribes ceux des bourreaux. À ces pensées, presque des soliloques, s’ajoute une musique entêtante qui prend doucement sa place. Nous se saurons rien du procès, nous ne rencontrerons pas les fameux meurtriers. Nous sommes dans la bouche, dans la tête, dans les doigts rongés de l’avocat. Coincés, plans serrés, contraints à ressentir ce "je" solitaire et l’ampleur de sa tâche : défendre l’indéfendable. Pour plaider il doit rester absolument du côté de l’humain. Mais l’intimité avec les crimes détaillés, son rôle ingrat dans le procès, sa position morale intenable, tout cela peu à peu obscurcit, pollue, enfle. Et la musique alors envahit l’espace, recouvre la parole, et devient, obsédante, le visage tourmenté du procès, celui du criminel et de ses meurtres, sûrement aussi celui de la conscience torturée de l’avocat.
Marianne Bressy
Directrice artistique d'Images de Justice - Réalisatrice
Dans la pénombre, en très gros plan, l’avocat tient son visage à pleines mains. À ses mots intimes se mêlent par bribes ceux des bourreaux. À ces pensées, presque des soliloques, s’ajoute une musique entêtante qui prend doucement sa place. Nous se saurons rien du procès, nous ne rencontrerons pas les fameux meurtriers. Nous sommes dans la bouche, dans la tête, dans les doigts rongés de l’avocat. Coincés, plans serrés, contraints à ressentir ce "je" solitaire et l’ampleur de sa tâche : défendre l’indéfendable. Pour plaider il doit rester absolument du côté de l’humain. Mais l’intimité avec les crimes détaillés, son rôle ingrat dans le procès, sa position morale intenable, tout cela peu à peu obscurcit, pollue, enfle. Et la musique alors envahit l’espace, recouvre la parole, et devient, obsédante, le visage tourmenté du procès, celui du criminel et de ses meurtres, sûrement aussi celui de la conscience torturée de l’avocat.
Marianne Bressy
Directrice artistique d'Images de Justice - Réalisatrice
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