Nestor, Aaron, Benjamin et Rafiki sont étudiants en licence d'économie à l'Université de Bangui. Naviguant entre les salles de classe surpeuplées, les petits jobs qui permettent aux étudiants de survivre, la corruption qui rôde partout, Rafiki nous montre ce qu'est la vie des étudiants en République centrafricaine, une société brisée où les jeunes continuent de rêver à un avenir meilleur pour leur pays.
Réalisateur | Rafiki Fariala |
Acteur | Olivier Barlet |
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Sur scène, Rafiki Fariala s'appelle RH²O. C'est un slameur célèbre au pays. Rien d'étonnant à le voir chanter face caméra : « Les vieux nous ont menti. Qu'ils prennent leur retraite ! » Ce film est au diapason. Il l'a tourné durant trois ans avec ses trois copains de la fac qui prennent aussi la caméra, et parfois se rebellent !
Ce n'est pourtant pas du reportage de proximité : Rafiki est sans cesse présent par ses questions et réactions ; il met en scène et induit les sujets. Ni les policiers, ni les professeurs ni même l’université ne se laissent filmer sans une négociation préalable, ce qui suppose de la fiction. Nous restons spectateurs distanciés, puisque conscients du dispositif. Rafiki n'hésite pas à relancer ses amis dans leurs contradictions : « Sincèrement, tu as combien de copines ? » S'il dépasse ainsi le cinéma direct, c’est pour accéder à une complexité : en tant que futurs cadres, leurs ambitions pour eux-mêmes et pour le pays. Face à la déliquescence avancée de cette université, leur solidarité est leur dernier espoir.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
Sur scène, Rafiki Fariala s'appelle RH²O. C'est un slameur célèbre au pays. Rien d'étonnant à le voir chanter face caméra : « Les vieux nous ont menti. Qu'ils prennent leur retraite ! » Ce film est au diapason. Il l'a tourné durant trois ans avec ses trois copains de la fac qui prennent aussi la caméra, et parfois se rebellent !
Ce n'est pourtant pas du reportage de proximité : Rafiki est sans cesse présent par ses questions et réactions ; il met en scène et induit les sujets. Ni les policiers, ni les professeurs ni même l’université ne se laissent filmer sans une négociation préalable, ce qui suppose de la fiction. Nous restons spectateurs distanciés, puisque conscients du dispositif. Rafiki n'hésite pas à relancer ses amis dans leurs contradictions : « Sincèrement, tu as combien de copines ? » S'il dépasse ainsi le cinéma direct, c’est pour accéder à une complexité : en tant que futurs cadres, leurs ambitions pour eux-mêmes et pour le pays. Face à la déliquescence avancée de cette université, leur solidarité est leur dernier espoir.
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