Dans les bidonvilles du Caire, la jeunesse danse au son de l’électro chaâbi, une nouvelle musique qui mélange chanson populaire, beats électro et freestyles scandés à la manière du rap. L’idée : fusionner les sons et les styles de manière chaotique. Un seul mot d’ordre : foutre le bordel ! Libération des corps et d’une parole refoulée, transgression des tabous religieux : bien plus qu’un simple phénomène musical, l’électro chaâbi est un exutoire salutaire pour une jeunesse brimée par les interdits que la société égyptienne lui impose.
Réalisateur | Hind Meddeb |
Acteur | Benoît Hické |
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En 2010, la jeunesse égyptienne n’avait pas encore fait sa révolution. En proie au régime autoritaire de Moubarak, elle dansait au son de l’Electro chaâbi, qui s’imposait alors comme un exutoire salutaire. Du quartier d’Imbaba au district de Matariya, chaque ghetto avait sa star. Islam Chipsy, le Jimi Hendrix du synthétiseur, réinventait la transe psychédélique. DJ Wezza était un pionnier du genre. Son groupe incarnait la voix de la fête avec des chansons légères et drôles. À ses côtés se produisaient les rappeurs roublards Oka et Ortega. MC Sadate et Amr Haha incarnaient quant à eux la conscience politique d’une jeunesse déshéritée. Ils ont précédé la Révolution avec leurs hymnes révoltés. Hind Meddeb (Paris Stalingrad) filme ces artistes la caméra au poing, façon guérilla. Au plus près de personnages connectés sur la planète musicale et sur les réseaux, elle restitue toute leur intensité, sans mettre de côté les rires, les doutes et les tensions qui émaillent tout climat pré-révolutionnaire. Plus de 10 ans plus tard, ce film opère comme l’archive d’un soulèvement historique dont on mesure aujourd’hui la limite.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
En 2010, la jeunesse égyptienne n’avait pas encore fait sa révolution. En proie au régime autoritaire de Moubarak, elle dansait au son de l’Electro chaâbi, qui s’imposait alors comme un exutoire salutaire. Du quartier d’Imbaba au district de Matariya, chaque ghetto avait sa star. Islam Chipsy, le Jimi Hendrix du synthétiseur, réinventait la transe psychédélique. DJ Wezza était un pionnier du genre. Son groupe incarnait la voix de la fête avec des chansons légères et drôles. À ses côtés se produisaient les rappeurs roublards Oka et Ortega. MC Sadate et Amr Haha incarnaient quant à eux la conscience politique d’une jeunesse déshéritée. Ils ont précédé la Révolution avec leurs hymnes révoltés. Hind Meddeb (Paris Stalingrad) filme ces artistes la caméra au poing, façon guérilla. Au plus près de personnages connectés sur la planète musicale et sur les réseaux, elle restitue toute leur intensité, sans mettre de côté les rires, les doutes et les tensions qui émaillent tout climat pré-révolutionnaire. Plus de 10 ans plus tard, ce film opère comme l’archive d’un soulèvement historique dont on mesure aujourd’hui la limite.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français