Un jour, je ne sais plus pourquoi, je repensai à Bertrand, étudiant en cinéma. Il avait filmé de longs plans fixes dans la maison où nous avions fait l’amour. Trente cinq ans plus tard je remis sur le tourne-disque de Jean Lambert (seul objet qui me soit resté de lui) « Variation pour une porte et un soupir » que Bertrand avait associé à ses prises de vues.
Réalisateur | Pierre Creton |
Acteur | Charlène Dinhut |
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La caméra sonde trois maisons en tournant sur elle-même – caméra spirite, table tournante pour appeler les morts et ce que ces lieux ont connu de vie, d’amour. Sous l’effet de la bande son et des panoramiques, ces maisons se font lieux de cohabitation du présent et du passé, recueils de souvenirs, coquillages où coller l’oreille pour que tout ressurgisse. Tout est à la fois toujours là et perpétuellement furtif. Parfois, par accident, le visage de Pierre Creton se reflète dans un cadre ou l’ombre de sa main se dessine sur un mur, main négative de sa vie présente.
Des surprises minent chaque rotation : les lumières changent, les objets disparaissent – peut-être les fantômes se jouent-ils de nous. Au cœur de l’intimité, il y a dans tous les cas la rencontre avec l’autre ; la maison unit les entités, organise les coprésences, comme le seuil que représente la fenêtre du dernier plan, que le chat ne se décide pas à franchir.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
La caméra sonde trois maisons en tournant sur elle-même – caméra spirite, table tournante pour appeler les morts et ce que ces lieux ont connu de vie, d’amour. Sous l’effet de la bande son et des panoramiques, ces maisons se font lieux de cohabitation du présent et du passé, recueils de souvenirs, coquillages où coller l’oreille pour que tout ressurgisse. Tout est à la fois toujours là et perpétuellement furtif. Parfois, par accident, le visage de Pierre Creton se reflète dans un cadre ou l’ombre de sa main se dessine sur un mur, main négative de sa vie présente.
Des surprises minent chaque rotation : les lumières changent, les objets disparaissent – peut-être les fantômes se jouent-ils de nous. Au cœur de l’intimité, il y a dans tous les cas la rencontre avec l’autre ; la maison unit les entités, organise les coprésences, comme le seuil que représente la fenêtre du dernier plan, que le chat ne se décide pas à franchir.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
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