Depuis 2011, l'International Christian Embassy, une organisation évangélique, sponsorise à Haïfa l'organisation d'un concours de beauté réservé aux survivantes de l'Holocauste, résidentes d'une maison de retraite. En suivant le parcours de Sophie Leibowitz, concourant au titre 2016, Eytan Ipecker interroge la spectacularisation de la mémoire de la Shoah à des fins politiques.
Réalisateur | Eytan Ipeker |
Acteur | Caroline Châtelet |
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1 : L’une des organisatrices du concours marchande dans une boutique en insistant sur les destinataires des achats soit, les participantes à Miss Holocauste. 2 : La présentation en voix off de la gagnante 2013 (avec une musique tapageuse) répond à des images de survivant·es des camps d’extermination exposées à l’extérieur d’un bâtiment. Par ces deux premières séquences, "The Pageant" suscite un malaise glaçant. Mais plutôt que d’exploiter à l’envi le potentiel polémique de ce concours, le film s’attache, par son regard au plus près des protagonistes et retenu dans ses effets, à embrasser la complexité de son sujet. L'instrumentalisation de la Shoah par l’organisation évangélique et l'exploitation des témoignages intimes de ces femmes permettent, par les fonds récoltés, de financer la maison de retraite accueillant des survivant·es. Plus largement, "The Pageant" donne à voir les ambiguïtés de pratiques (appels récurrents à la charité, exposition des traumatismes, omniprésence de la religion) présentes dans toute la société israélienne – et alimentant, pour certaines, le nationalisme du pays.
Caroline Châtelet
journaliste, critique et dramatique
1 : L’une des organisatrices du concours marchande dans une boutique en insistant sur les destinataires des achats soit, les participantes à Miss Holocauste. 2 : La présentation en voix off de la gagnante 2013 (avec une musique tapageuse) répond à des images de survivant·es des camps d’extermination exposées à l’extérieur d’un bâtiment. Par ces deux premières séquences, "The Pageant" suscite un malaise glaçant. Mais plutôt que d’exploiter à l’envi le potentiel polémique de ce concours, le film s’attache, par son regard au plus près des protagonistes et retenu dans ses effets, à embrasser la complexité de son sujet. L'instrumentalisation de la Shoah par l’organisation évangélique et l'exploitation des témoignages intimes de ces femmes permettent, par les fonds récoltés, de financer la maison de retraite accueillant des survivant·es. Plus largement, "The Pageant" donne à voir les ambiguïtés de pratiques (appels récurrents à la charité, exposition des traumatismes, omniprésence de la religion) présentes dans toute la société israélienne – et alimentant, pour certaines, le nationalisme du pays.
Caroline Châtelet
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