La lutte entre Totò Riina et la justice. Au cœur de ce récit, des stratégies sanguinaires, des stratégies judiciaires, l’intégrité exemplaire de Giovanni Falcone et de ses alliés malgré les assassinats qui se multiplient dans leur entourage, ou encore le maxi-procès contre la mafia, son ampleur exceptionnelle (presque 650 jours d’audience) et l’improbable tribunal qui lui fut construit.
Réalisateur | Mosco Levi Boucault |
Acteur | Charlène Dinhut |
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Le sujet se prête magnifiquement à la mythification – des assassins qui seraient aussi « des hommes d’honneur », membres d’une « famille » résistant grâce à leur courage et à leur dévotion. L’issue de l’enquête menée par Mosco Levi Boucault est pourtant sans appel : « nous étions vraiment des bouchers ». Le réalisateur ne romantise rien, expose superbement les faits, les enjeux et l’horreur, mène avec brio les entretiens avec les repentis et avec ceux qui ont courageusement lutté contre eux. Comme toujours, il force l’admiration par sa capacité à aller au plus profond de son sujet. Sa puissance est aussi de creuser, de questionner ce que cette histoire et le récit qu’on peut en faire contiennent de spectaculaire et de mise en scène. Au sein du tribunal construit spécialement pour le procès historique de la mafia, les inculpés occupent d’ailleurs étrangement la place de potentiels spectateurs, en adoptent les postures. Quel statut ont ces photos des corps des victimes, et que faire de ces hommes dont chacune des apparitions à l’écran, alors qu’ils sont gantés, cagoulés ou à contre-jour, est saisissante ? C’est que, ici encore, l’Histoire est tout aussi incroyable (mais en pire) que la fiction.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Retrouvez ici le premier épisode : Corleone, le parrain des parrains - 1. Le Pouvoir par le sang.
Le sujet se prête magnifiquement à la mythification – des assassins qui seraient aussi « des hommes d’honneur », membres d’une « famille » résistant grâce à leur courage et à leur dévotion. L’issue de l’enquête menée par Mosco Levi Boucault est pourtant sans appel : « nous étions vraiment des bouchers ». Le réalisateur ne romantise rien, expose superbement les faits, les enjeux et l’horreur, mène avec brio les entretiens avec les repentis et avec ceux qui ont courageusement lutté contre eux. Comme toujours, il force l’admiration par sa capacité à aller au plus profond de son sujet. Sa puissance est aussi de creuser, de questionner ce que cette histoire et le récit qu’on peut en faire contiennent de spectaculaire et de mise en scène. Au sein du tribunal construit spécialement pour le procès historique de la mafia, les inculpés occupent d’ailleurs étrangement la place de potentiels spectateurs, en adoptent les postures. Quel statut ont ces photos des corps des victimes, et que faire de ces hommes dont chacune des apparitions à l’écran, alors qu’ils sont gantés, cagoulés ou à contre-jour, est saisissante ? C’est que, ici encore, l’Histoire est tout aussi incroyable (mais en pire) que la fiction.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Retrouvez ici le premier épisode : Corleone, le parrain des parrains - 1. Le Pouvoir par le sang.
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