Le film retrace l’ascension macabre de Totò Riina (1930-2017), fils d’un paysan pauvre devenu le parrain des parrains de la Cosa Nostra, terrorisant jusqu’à l’Etat italien. Il vient de Corleone, petite bourgade de Sicile, et ce nom vous est sans doute familier : le Parrain de Coppola l’a rendu célèbre en l’imaginant porté par une famille outre-Atlantique. Ici, les témoignages inédits des repentis et de ceux qui ont lutté contre la mafia exposent le fonctionnement de celle-ci, ses rituels et ses rouages, depuis son intérieur.
Réalisateur | Mosco Levi Boucault |
Acteur | Charlène Dinhut |
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Le sujet se prête magnifiquement à la mythification – des assassins qui seraient aussi « des hommes d’honneur », membres d’une « famille » résistant grâce à leur courage et à leur dévotion. L’issue de l’enquête menée par Mosco Levi Boucault est pourtant sans appel : « nous étions vraiment des bouchers ». Le réalisateur ne romantise rien, expose superbement les faits, les enjeux et l’horreur, mène avec brio les entretiens avec les repentis et avec ceux qui ont courageusement lutté contre eux. Comme toujours, il force l’admiration par sa capacité à aller au plus profond de son sujet.
Sa puissance est aussi de creuser, de questionner ce que cette histoire et le récit qu’on peut en faire contiennent de spectaculaire et de mise en scène. Au sein du tribunal construit spécialement pour le procès historique de la mafia (dans le second film : Corleone, la chute, visible sur Tënk), les inculpés occupent d’ailleurs étrangement la place de potentiels spectateurs, en adoptent les postures. Quel statut ont ces photos des corps des victimes, et que faire de ces hommes dont chacune des apparitions à l’écran, alors qu’ils sont gantés, cagoulés ou à contre-jour, est saisissante ? C’est que, ici encore, l’Histoire est tout aussi incroyable (mais en pire) que la fiction.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Retrouvez ici le deuxième épisode : Corleone, le parrain des parrains - 2. La Chute.
Le sujet se prête magnifiquement à la mythification – des assassins qui seraient aussi « des hommes d’honneur », membres d’une « famille » résistant grâce à leur courage et à leur dévotion. L’issue de l’enquête menée par Mosco Levi Boucault est pourtant sans appel : « nous étions vraiment des bouchers ». Le réalisateur ne romantise rien, expose superbement les faits, les enjeux et l’horreur, mène avec brio les entretiens avec les repentis et avec ceux qui ont courageusement lutté contre eux. Comme toujours, il force l’admiration par sa capacité à aller au plus profond de son sujet.
Sa puissance est aussi de creuser, de questionner ce que cette histoire et le récit qu’on peut en faire contiennent de spectaculaire et de mise en scène. Au sein du tribunal construit spécialement pour le procès historique de la mafia (dans le second film : Corleone, la chute, visible sur Tënk), les inculpés occupent d’ailleurs étrangement la place de potentiels spectateurs, en adoptent les postures. Quel statut ont ces photos des corps des victimes, et que faire de ces hommes dont chacune des apparitions à l’écran, alors qu’ils sont gantés, cagoulés ou à contre-jour, est saisissante ? C’est que, ici encore, l’Histoire est tout aussi incroyable (mais en pire) que la fiction.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Retrouvez ici le deuxième épisode : Corleone, le parrain des parrains - 2. La Chute.
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