Dans l'ennui d'une soirée d'errance, trois amies s'amusent à réfléchir au symbolisme de la fontaine de Jeddah en Arabie Saoudite. Leurs discussions sur ce monument aquatique, construit par le roi dans les années 1980, se transforment en réflexions sur le pouvoir et les interdits, en road-movie d'une jeunesse saoudienne en quête de liberté.
Réalisateur | Paul Heintz |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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Manifestation de la puissance du patriarcat, affront à la nature, la fontaine de Djeddah, qui serait la plus grande du monde, apparaît surtout comme une hypocrisie – l’exhibition d’un grand jet d’eau n’empêche pas le désert de pousser tout autour, ni les femmes d’exister. Bien qu’elles soient entourées de nuit, cloîtrées dans l’habitacle protecteur d’une voiture, les visages anonymisés par des taches de lumière, les trois protagonistes parviennent à faire sonner leurs voix haut et fort : leurs échanges pleins d’insolence et d’humour témoignent d’une soif de liberté inextinguible, que le film magnifie et prolonge jusqu’à l’irréel. Par des images synthétiques inséminées de vues documentaires, Paul Heintz imagine ce à quoi pourraient ressembler les entrailles de la fontaine : il s’avère que les soubassements du fier symbole phallique ont des airs de ruine.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma
Manifestation de la puissance du patriarcat, affront à la nature, la fontaine de Djeddah, qui serait la plus grande du monde, apparaît surtout comme une hypocrisie – l’exhibition d’un grand jet d’eau n’empêche pas le désert de pousser tout autour, ni les femmes d’exister. Bien qu’elles soient entourées de nuit, cloîtrées dans l’habitacle protecteur d’une voiture, les visages anonymisés par des taches de lumière, les trois protagonistes parviennent à faire sonner leurs voix haut et fort : leurs échanges pleins d’insolence et d’humour témoignent d’une soif de liberté inextinguible, que le film magnifie et prolonge jusqu’à l’irréel. Par des images synthétiques inséminées de vues documentaires, Paul Heintz imagine ce à quoi pourraient ressembler les entrailles de la fontaine : il s’avère que les soubassements du fier symbole phallique ont des airs de ruine.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du réel,
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