Oualata, la ville rouge à l’extrême est du désert mauritanien. Dans cet îlot, éphémère rempart contre les sables, trois femmes pratiquent la peinture traditionnelle en décorant les murs des maisons de la ville. Dans une société apparemment dominée par la tradition, la religion et les hommes, ces femmes s’expriment avec une surprenante liberté sur leur manière de percevoir la relation entre les hommes et les femmes.
Réalisateur | Katy Léna Ndiaye |
Acteur | Olivia Cooper Hadjian |
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Les femmes mauritaniennes ont la réputation de s’affirmer, et celles à qui Katy Léna Ndiaye donne la parole dans ce film ne dérogent pas à la règle. Elles servent le thé et ça coule et ça gicle. Leur parole est libre. Mais une fois mariées, leur corps appartient à leur mari. Katy Ndiaye est indiscrète. Elle veut tout savoir. Elles lui répondent sans détours.
Ocres rouges des murs, couleurs chatoyantes des tissus, paroles sensuelles, pétrissage des enduits colorés… C’est parce que sa caméra se fait proche des gestes, des couleurs, des regards, et qu’elle laisse à ces femmes le temps d’exister à l’écran, que Katy Lena Ndiaye échappe à la belle image pour capter le rythme des êtres. Ni identification, ni folklorisation. "Il y a beaucoup de pudeur derrière ces tableaux" : ils sont une façon de séduire sans passer par les mots. C’est exactement ce que fait ce beau film, qui nous grave en mémoire la confondante grandeur d’une culture où l’essentiel se dit à travers des gestes d’art.
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
Les femmes mauritaniennes ont la réputation de s’affirmer, et celles à qui Katy Léna Ndiaye donne la parole dans ce film ne dérogent pas à la règle. Elles servent le thé et ça coule et ça gicle. Leur parole est libre. Mais une fois mariées, leur corps appartient à leur mari. Katy Ndiaye est indiscrète. Elle veut tout savoir. Elles lui répondent sans détours.
Ocres rouges des murs, couleurs chatoyantes des tissus, paroles sensuelles, pétrissage des enduits colorés… C’est parce que sa caméra se fait proche des gestes, des couleurs, des regards, et qu’elle laisse à ces femmes le temps d’exister à l’écran, que Katy Lena Ndiaye échappe à la belle image pour capter le rythme des êtres. Ni identification, ni folklorisation. "Il y a beaucoup de pudeur derrière ces tableaux" : ils sont une façon de séduire sans passer par les mots. C’est exactement ce que fait ce beau film, qui nous grave en mémoire la confondante grandeur d’une culture où l’essentiel se dit à travers des gestes d’art.
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