La route 181 suit les frontières de la résolution n°181 adoptée par les Nations Unies le 29 novembre 1947 prévoyant la partition de la Palestine en deux états, l'un juif, l'autre arabe. Cette frontière théorique a provoqué la première guerre israélo-arabe et un conflit qui dure toujours. Cinquante-cinq ans après, deux cinéastes, l'un israélien, Eyal Sivan, l'autre palestinien, Michel Khleifi, ont suivi cette séparation virtuelle. Au hasard de leurs rencontres, ils ont donné la parole aux hommes et aux femmes, israéliens et palestiniens, jeunes ou anciens, civils ou militaires... Chacun de ces personnages a sa manière d'évoquer les frontières : humour, indifférence, méfiance, agression, cynisme, béton, barbelés. Des frontières qui se sont construites sur les collines et dans les vallées, sur les montagnes et dans les plaines, mais surtout dans les esprits des deux peuples et dans l'inconscient collectif des deux sociétés. Partie 1 : Sud [Voir la partie 2 : Centre](https://on-tenk.com/fr/documentaires/faire-defaire-lennemi/route-181-fragments-dun-voyage-en-palestine-israel-partie-2-centre) [Voir la partie 3 : Nord](https://on-tenk.com/fr/documentaires/faire-defaire-lennemi/route-181-fragments-dun-voyage-en-palestine-israel-partie-3-nord)
Réalisateurs | Michel Khleifi, Eyal Sivan |
Acteur | Chloé Vurpillot |
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« Le problème n’est pas entre les Juifs et les Arabes. Il est entre colons et colonisés. » entend-on de la part d’un jeune homme palestinien dès le début du film, qui se termine sur les paroles d’une femme juive émigrée de Tunisie regrettant son pays natal et qui sait bien, pour l’avoir vécue, que la cohabitation fraternelle est possible. Ces mots viennent ancrer la guerre entre Israël et Palestine dans un contexte historique et géopolitique que Route 181 s’applique, tout au long du voyage et des quatre heures trente qui le composent, de saisir par la parole de celles et ceux qui habitent cette terre. Munis d’une carte, qui se reflète souvent dans le pare-brise sur l’environnement qui défile tandis que le rétroviseur permet dans le même temps de garder un œil en arrière, Khleifi et Sivan sillonnent le territoire de Palestine et d’Israël. Ils reviennent notamment, alors que la Seconde Intifada est en cours, sur la période de 1948, début de la première guerre entre Arabes et Israéliens dont, nous disent-ils, l’issue est encore à venir. Cette conclusion du générique de 2002 est d’une actualité encore bien trop grande aujourd’hui. Il faut se faire archéologue, disait Eyal Sivan : Route 181, méthodiquement, met au jour et articule, à partir de fragments de discours, l’idéologie sioniste, la mise en place de la colonisation et le maintien sous domination d’une population.
Chloé Vurpillot
Chargée de diffusion pour Ardèche Images
« Le problème n’est pas entre les Juifs et les Arabes. Il est entre colons et colonisés. » entend-on de la part d’un jeune homme palestinien dès le début du film, qui se termine sur les paroles d’une femme juive émigrée de Tunisie regrettant son pays natal et qui sait bien, pour l’avoir vécue, que la cohabitation fraternelle est possible. Ces mots viennent ancrer la guerre entre Israël et Palestine dans un contexte historique et géopolitique que Route 181 s’applique, tout au long du voyage et des quatre heures trente qui le composent, de saisir par la parole de celles et ceux qui habitent cette terre. Munis d’une carte, qui se reflète souvent dans le pare-brise sur l’environnement qui défile tandis que le rétroviseur permet dans le même temps de garder un œil en arrière, Khleifi et Sivan sillonnent le territoire de Palestine et d’Israël. Ils reviennent notamment, alors que la Seconde Intifada est en cours, sur la période de 1948, début de la première guerre entre Arabes et Israéliens dont, nous disent-ils, l’issue est encore à venir. Cette conclusion du générique de 2002 est d’une actualité encore bien trop grande aujourd’hui. Il faut se faire archéologue, disait Eyal Sivan : Route 181, méthodiquement, met au jour et articule, à partir de fragments de discours, l’idéologie sioniste, la mise en place de la colonisation et le maintien sous domination d’une population.
Chloé Vurpillot
Chargée de diffusion pour Ardèche Images
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