De 1988 à 1994 s'est déroulé ce qu'on appellera ensuite la première guerre du Haut-Karabagh. Ce conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan soviétiques constitue la première fissure de l'Empire soviétique et la première guerre en Europe pour la génération d'après la Seconde Guerre mondiale. En 1990 – une année peu ou prou avant l'indépendance des deux États –, l'équipe de tournage a passé plusieurs mois au poste où les Russes séparaient les belligérants.
Réalisateur | Vitali Manski |
Acteur | Caroline Châtelet |
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Pour son troisième film, Vitali Manski capte ce qui deviendra un « motif » plutôt récurrent des conflits post-soviétiques : la présence du « grand frère russe », sorte de perpétuation d'une volonté d'emprise. Soldats russes se déplaçant en chars dans des chemins cahoteux, entraînements militaires (tournés en dérision par la musique), élèves azéri·es à qui l'enseignant inculque la propagande d’État, jeunes arménien·nes à qui l'institutrice adresse un propos ultranationaliste lui aussi (qui tranche avec le spartiate de la salle de classe), funérailles, etc. : en peu de mots, articulé par un montage rigoureux et soutenu par une bande-son d'une grande subtilité, Vitali Manski brosse un portrait de territoires en souffrance et capte comment la guerre s'éprouve au quotidien. Soit en tuant, évidemment, mais aussi en vrillant, abîmant, infiltrant ce qui constitue la vie au jour le jour. En se terminant ironiquement sur l'évocation d'un OVNI, Post semble émettre l'hypothèse qu'un phénomène aérospatial non identifié (PAN) apparaît plus crédible que la paix.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Pour son troisième film, Vitali Manski capte ce qui deviendra un « motif » plutôt récurrent des conflits post-soviétiques : la présence du « grand frère russe », sorte de perpétuation d'une volonté d'emprise. Soldats russes se déplaçant en chars dans des chemins cahoteux, entraînements militaires (tournés en dérision par la musique), élèves azéri·es à qui l'enseignant inculque la propagande d’État, jeunes arménien·nes à qui l'institutrice adresse un propos ultranationaliste lui aussi (qui tranche avec le spartiate de la salle de classe), funérailles, etc. : en peu de mots, articulé par un montage rigoureux et soutenu par une bande-son d'une grande subtilité, Vitali Manski brosse un portrait de territoires en souffrance et capte comment la guerre s'éprouve au quotidien. Soit en tuant, évidemment, mais aussi en vrillant, abîmant, infiltrant ce qui constitue la vie au jour le jour. En se terminant ironiquement sur l'évocation d'un OVNI, Post semble émettre l'hypothèse qu'un phénomène aérospatial non identifié (PAN) apparaît plus crédible que la paix.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Français