2001 : la suppression systématique de plusieurs millions d'animaux d'élevage dans le nord de l'Angleterre ordonnée par le gouvernement Blair dans le but de combattre l'épidémie de fièvre aphteuse en cours, transforme les paisibles pâturages du Yorkshire du Nord en terreau fertile pour les soupçons et les accusations.
Réalisateur | Andreas Horvath |
Acteur | Jürgen Ellinghaus |
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"Ça vient d'en haut" affirme l'un des interlocuteurs au cinéaste, ce "haut" se manifestant sous forme d'armée, de police, de vétérinaires et d'équipes de liquidateurs suivies dans leur sillon de pelleteuses et de camions. Les exécuteurs/exécutants laissent derrière eux des paysages vidés de toute trace des abondants cheptels d'antan. Reste aux paysans, sans défense, désespérés, dépossédés de leur principal moyen de subsistance, à s'en remettre à plus "haut" encore, au ciel... Le réalisateur, tenu à distance par clôtures et barrières, saisit le spectacle macabre la caméra tremblante (d'effroi ?). C'est par l'alternance subtile d'images de la nature bucolique et des abominables tueries, la mise en abyme d'avec une peinture du paysagiste romantique John Constable et, au son, par la polyphonie des voix et des prières convergentes dans une choralité tragique que Andreas Horvath confère à son film un genre particulier. Celui d'un requiem, liturgie des temps modernes avec un agnus dei qui devient ici animal sacrificiel bien réel, mais sans lueur d'espoir, ni de paix, ni de pitié.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
"Ça vient d'en haut" affirme l'un des interlocuteurs au cinéaste, ce "haut" se manifestant sous forme d'armée, de police, de vétérinaires et d'équipes de liquidateurs suivies dans leur sillon de pelleteuses et de camions. Les exécuteurs/exécutants laissent derrière eux des paysages vidés de toute trace des abondants cheptels d'antan. Reste aux paysans, sans défense, désespérés, dépossédés de leur principal moyen de subsistance, à s'en remettre à plus "haut" encore, au ciel... Le réalisateur, tenu à distance par clôtures et barrières, saisit le spectacle macabre la caméra tremblante (d'effroi ?). C'est par l'alternance subtile d'images de la nature bucolique et des abominables tueries, la mise en abyme d'avec une peinture du paysagiste romantique John Constable et, au son, par la polyphonie des voix et des prières convergentes dans une choralité tragique que Andreas Horvath confère à son film un genre particulier. Celui d'un requiem, liturgie des temps modernes avec un agnus dei qui devient ici animal sacrificiel bien réel, mais sans lueur d'espoir, ni de paix, ni de pitié.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Français
Anglais