Sans cette production télévisuelle qui fera date dans l'histoire du documentaire allemand, on n'aurait jamais entendu parler d'elle : Klara Heydebreck, morte à 72 ans d'une overdose de somnifères un soir de mars 1969. Portrait d'une vie ordinaire passée dans le modeste appartement d'un quartier ouvrier berlinois grisâtre à un jet de pierre du mur, existence traversée par la "grande Histoire", brisée par la solitude, mosaïque de fragments de mémoire et d'images, fantôme d'une génération.
Réalisateur | Eberhard Fechner |
Acteur | Jürgen Ellinghaus |
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Klara Heydebreck, incomprise de son entourage, retraitée célibataire "sans histoire" – celle justement que le cinéaste s'emploie à raconter – serait resté un "dossier" administratif parmi ceux des quelques 13 000 autres suicidés que l'Allemagne fédérale compta annuellement. Eberhard Fechner lui voue une biographie filmique singulière – conçue comme un bilan précis, données et documents à l'appui – tableau désenchanté d'une vie qui l'était tout autant, malgré les tentatives de la protagoniste de s'éloigner de la voie qui lui semblait tracée par sa condition. C'est par des bribes de témoignages, plans aux perspectives multiples et s'entrecroisant que le cinéaste fait avancer son enquête, imposant à son film une forme certes aride, mais d'autant plus percutante que sa sobriété porte avec force la démonstration, tout en laissant intacts les derniers secrets d'une vie subie jusqu'à sa fin choisie.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Klara Heydebreck, incomprise de son entourage, retraitée célibataire "sans histoire" – celle justement que le cinéaste s'emploie à raconter – serait resté un "dossier" administratif parmi ceux des quelques 13 000 autres suicidés que l'Allemagne fédérale compta annuellement. Eberhard Fechner lui voue une biographie filmique singulière – conçue comme un bilan précis, données et documents à l'appui – tableau désenchanté d'une vie qui l'était tout autant, malgré les tentatives de la protagoniste de s'éloigner de la voie qui lui semblait tracée par sa condition. C'est par des bribes de témoignages, plans aux perspectives multiples et s'entrecroisant que le cinéaste fait avancer son enquête, imposant à son film une forme certes aride, mais d'autant plus percutante que sa sobriété porte avec force la démonstration, tout en laissant intacts les derniers secrets d'une vie subie jusqu'à sa fin choisie.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Français