Tara

Tara est bien plus que le portrait d'un lieu, c'est le portrait d'un paysage humain fragile. Le film est porté par les gens et leurs histoires. Les familles qui se baignent dans la rivière Tara, les techniciens de l'environnement qui prélèvent des échantillons de l'eau polluée par l'usine sidérurgique qui donne du travail aux habitants mais détruit aussi leur environnement et leur santé. Partant d'un regard attentif sur les gens au bord de la rivière, le film plonge dans le cours d'eau et commence à dessiner des cercles de plus en plus grands. Plus le film s'éloigne de la source mythique de la rivière, plus les images deviennent claires et en même temps complexes. Les personnes qui peuplent ce lieu portent ce dilemme : vivre de quelque chose qui détruit les bases de leur équilibre.
Lorsque nous retournons à la source de la rivière à la fin du film, nous prenons conscience que le mythe de la rivière sacrée Tara n'est rien d'autre qu'une histoire poétique du passé. Inventée par les humains, mais aussi détruite par eux...

Luc-Carolin Ziemann
Programmatrice, autrice et formatrice cinéma