"Nuit et Brouillard" est une commande du Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale adressée en 1955 au jeune réalisateur Alain Resnais, pour le dixième anniversaire de la libération des camps nazis. Le film croise films d'archives en noir et blanc et images tournées en couleur par Resnais et ses équipes dans différents camps. Tirant son titre du nom donné aux déportés par les nazis, les "NN" ("Nacht und Nebel"), il décrit avec une grande justesse le fonctionnement de la machine concentrationnaire, en s’appuyant sur le texte de l'écrivain Jean Cayrol, résistant français déporté à Mauthausen. Peut-on oublier l'horreur, feindre de croire que tout cela ne fut que d'un temps et d'un seul pays ? (Sylvie Lindeperg et J.-L. Comolli ont consacré un film à la réalisation de "Nuit et Brouillard" : "Face aux fantômes", actuellement disponible sur Tënk).
Réalisateur | Alain Resnais |
Acteur | Arnaud Lambert |
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Un film d’Alain Resnais dans une Escale consacrée à Marker ? Cette bizarrerie ne s’explique pas seulement par le travail d’accompagnement qu’a réalisé Marker, notamment lors de l’adaptation aux images du commentaire initial de Jean Cayrol (qui, lui, fût le préfacier du roman de Marker, "Le Cœur net"). Elle souligne un état d’esprit qui fût celui de tout un groupe d’amis, cinéastes pour la plupart, consciences aiguisées des enjeux politiques, historiques et intellectuels de cette époque trouble de l’après guerre, et cherchant, par les moyens du cinéma, à en donner une représentation lucide et digne. Les camps, ici (mais on pourrait évoquer "L’Enclos" d’Armand Gatti), la bombe H ("Hiroshima mon amour" ou "La Jetée"), le colonialisme ("Les Statues meurent aussi" de Resnais, Marker et Cloquet), la guerre d’Algérie ("Le Joli Mai", "Muriel" de Resnais, "Cléo de 5 à 7" de Varda), etc. Ce film, à défaut d’en programmer dix autres, pour démontrer que "le cinéma n’est pas incompatible avec l’intelligence" comme disait Marker (à propos de Nicole Védrès) !
Arnaud Lambert
Réalisateur
Un film d’Alain Resnais dans une Escale consacrée à Marker ? Cette bizarrerie ne s’explique pas seulement par le travail d’accompagnement qu’a réalisé Marker, notamment lors de l’adaptation aux images du commentaire initial de Jean Cayrol (qui, lui, fût le préfacier du roman de Marker, "Le Cœur net"). Elle souligne un état d’esprit qui fût celui de tout un groupe d’amis, cinéastes pour la plupart, consciences aiguisées des enjeux politiques, historiques et intellectuels de cette époque trouble de l’après guerre, et cherchant, par les moyens du cinéma, à en donner une représentation lucide et digne. Les camps, ici (mais on pourrait évoquer "L’Enclos" d’Armand Gatti), la bombe H ("Hiroshima mon amour" ou "La Jetée"), le colonialisme ("Les Statues meurent aussi" de Resnais, Marker et Cloquet), la guerre d’Algérie ("Le Joli Mai", "Muriel" de Resnais, "Cléo de 5 à 7" de Varda), etc. Ce film, à défaut d’en programmer dix autres, pour démontrer que "le cinéma n’est pas incompatible avec l’intelligence" comme disait Marker (à propos de Nicole Védrès) !
Arnaud Lambert
Réalisateur