Dans le plus grand abattoir d’Alger, des hommes vivent et travaillent à huis-clos aux rythmes lancinants de leurs tâches et de leurs rêves. L’espoir, l’amertume, l’amour, le football, le paradis et l’enfer se racontent comme des mélodies de Chaabi et de Raï qui cadencent leur vie et leur monde.
Réalisateur | Hassen Ferhani |
Acteurs | Olivier Barlet, Olivier Barlet |
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Un credo : penser que capter des atmosphères, des lumières, des musiques et des paroles permettra de saisir un souffle, l’esprit du lieu, et que cet esprit nous parlera de ce qu’est être ouvrier dans l’Algérie d’aujourd’hui. Tourner un tel film consiste donc à se mettre à l’écoute, avec pour espoir le surgissement du réel, comme dans l’extraordinaire scène du taureau où la vie s’infiltre sans prévenir.
Un abattoir est un lieu de mort, et donc interrogation de vie. Le travail documentaire est de laisser cette vie s’immiscer dans le plan, avec une caméra à juste distance, en focale fixe. Si le rouge est présent, ce n’est pas le sang mais la couleur de la vie.
Les travailleurs, qui vivent sur place, parlent avec légèreté de football, de musique et d’amour, de ces femmes absentes à l’écran mais omniprésentes dans les esprits. Une intimité se dévoile, un imaginaire se révèle. Comme le dit Amou, « je ne mens pas mais je ne tombe pas dans la vérité ». Il n’y a ni solution ni affirmation, seulement des questions, un vertige au milieu des mille chemins du rond-point.
Ce microcosme de solidarité ouvrière regroupe les composantes de l’Algérie de l’intérieur, avec les animosités et la diversité des cultures. C’est alors que les ciels nocturnes, les dominantes chromatiques, les jeux de lumières prennent tout leur sens et participent de la perception humaine de ce qui reste le drame d’un pays en huis-clos
Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures
Un credo : penser que capter des atmosphères, des lumières, des musiques et des paroles permettra de saisir un souffle, l’esprit du lieu, et que cet esprit nous parlera de ce qu’est être ouvrier dans l’Algérie d’aujourd’hui. Tourner un tel film consiste donc à se mettre à l’écoute, avec pour espoir le surgissement du réel, comme dans l’extraordinaire scène du taureau où la vie s’infiltre sans prévenir.
Un abattoir est un lieu de mort, et donc interrogation de vie. Le travail documentaire est de laisser cette vie s’immiscer dans le plan, avec une caméra à juste distance, en focale fixe. Si le rouge est présent, ce n’est pas le sang mais la couleur de la vie.
Les travailleurs, qui vivent sur place, parlent avec légèreté de football, de musique et d’amour, de ces femmes absentes à l’écran mais omniprésentes dans les esprits. Une intimité se dévoile, un imaginaire se révèle. Comme le dit Amou, « je ne mens pas mais je ne tombe pas dans la vérité ». Il n’y a ni solution ni affirmation, seulement des questions, un vertige au milieu des mille chemins du rond-point.
Ce microcosme de solidarité ouvrière regroupe les composantes de l’Algérie de l’intérieur, avec les animosités et la diversité des cultures. C’est alors que les ciels nocturnes, les dominantes chromatiques, les jeux de lumières prennent tout leur sens et participent de la perception humaine de ce qui reste le drame d’un pays en huis-clos
Olivier Barlet
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