_Rosas danst Rosas_ est une œuvre fondatrice de la danse contemporaine, créée en 1983 par la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker, avec quatre danseuses qui « se dansent elles-mêmes ». En 1997, Thierry De Mey, compositeur de la musique originale avec Peter Vermeersch, en signe une magistrale adaptation cinématographique.
Réalisateur | Thierry De Mey |
Acteur | Pauline David |
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Le film s'empare d'un décor saisissant, une ancienne école moderniste, toute en béton brut et larges baies vitrées. Ce cadre architectural épuré entre en parfaite résonance avec la physicalité radicale de la pièce dansée : des corps déliés, obstinés, qui répètent des gestes simples, jusqu'à l'épuisement. Le mobilier est réduit à quelques chaises de bois que les danseuses détournent en autant de partenaires de jeu. La caméra s'approche au plus près des visages, écoute le souffle de chacune, accompagne le choc des mains sur le sol. Elle épouse l'énergie des danseuses, s'en éloigne aussi le temps de travellings époustouflants, jouant, comme elles, avec les possibilités spatiales, la tonalité musicale si particulière, la lumière. Mais le film ne se contente pas d'une captation de la chorégraphie de Rosas danst Rosas. Il la réinvente, convoquant dans un même espace les interprètes originelles comme celles qui, depuis, l'ont incarnée. Dix-huit femmes au total composent un ballet qui défie le temps, et fait du cinéma un partenaire de danse à part entière.
Pauline David
Programmatrice, directrice du festival En ville ! (Bruxelles)
Le film s'empare d'un décor saisissant, une ancienne école moderniste, toute en béton brut et larges baies vitrées. Ce cadre architectural épuré entre en parfaite résonance avec la physicalité radicale de la pièce dansée : des corps déliés, obstinés, qui répètent des gestes simples, jusqu'à l'épuisement. Le mobilier est réduit à quelques chaises de bois que les danseuses détournent en autant de partenaires de jeu. La caméra s'approche au plus près des visages, écoute le souffle de chacune, accompagne le choc des mains sur le sol. Elle épouse l'énergie des danseuses, s'en éloigne aussi le temps de travellings époustouflants, jouant, comme elles, avec les possibilités spatiales, la tonalité musicale si particulière, la lumière. Mais le film ne se contente pas d'une captation de la chorégraphie de Rosas danst Rosas. Il la réinvente, convoquant dans un même espace les interprètes originelles comme celles qui, depuis, l'ont incarnée. Dix-huit femmes au total composent un ballet qui défie le temps, et fait du cinéma un partenaire de danse à part entière.
Pauline David
Programmatrice, directrice du festival En ville ! (Bruxelles)
Sans dialogues