Poète majeur de la fin du 20e siècle, Thierry Metz (1956-1997) travaille comme manœuvre ou saisonnier dans le Lot-et-Garonne. Il transforme chaque étape de vie en matériau poétique. Le film propose de mettre en lumière l’intensité tragique de sa brève existence ainsi que la radicalité de son engagement artistique.
Réalisateurs | Olivier Dury, Marie-Violaine Brincard |
Acteur | Arnaud Lambert |
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Qui parle ? Qui regarde ces insectes qui dansent frénétiquement dans la chaleur d’un rayon ? Qui contemple si intensément les choses du monde, puis les êtres fragiles de l’asile de Cadillac ? Qui ? Dans L’homme qui penche, quelque chose advient qui métamorphose les plans, fixes pour la plupart, en visions. De l’objectivité apparente du monde, Dury et Brincard parviennent à exprimer une aventure subjective. Ils reconduisent ainsi le geste d’écriture de Thierry Metz, mais autrement. Avec leurs armes de cinéastes et une immense pudeur. D’où ce corps inhabituel de film, "straubien" peut-être, qui parie si fort sur notre puissance d’imagination. Il en va de la fidélité à l’œuvre du poète et d’une magnifique ambition de cinéma : raconter le drame intérieur, voire l’effondrement, sans psychologie et sans personnage – par le monde extérieur et son mutisme entêtant. Il s’agit d’inventer un "je" trouble, qui soit plus qu’une identité singulière (celle de Metz, celles des cinéastes ou même la nôtre) mais une condition. "Lentement j’ai suivi le soleil. Qu’importe ce que j’ai trouvé, du vent et des ombres. Je passais."
Arnaud Lambert
Réalisateur
Qui parle ? Qui regarde ces insectes qui dansent frénétiquement dans la chaleur d’un rayon ? Qui contemple si intensément les choses du monde, puis les êtres fragiles de l’asile de Cadillac ? Qui ? Dans L’homme qui penche, quelque chose advient qui métamorphose les plans, fixes pour la plupart, en visions. De l’objectivité apparente du monde, Dury et Brincard parviennent à exprimer une aventure subjective. Ils reconduisent ainsi le geste d’écriture de Thierry Metz, mais autrement. Avec leurs armes de cinéastes et une immense pudeur. D’où ce corps inhabituel de film, "straubien" peut-être, qui parie si fort sur notre puissance d’imagination. Il en va de la fidélité à l’œuvre du poète et d’une magnifique ambition de cinéma : raconter le drame intérieur, voire l’effondrement, sans psychologie et sans personnage – par le monde extérieur et son mutisme entêtant. Il s’agit d’inventer un "je" trouble, qui soit plus qu’une identité singulière (celle de Metz, celles des cinéastes ou même la nôtre) mais une condition. "Lentement j’ai suivi le soleil. Qu’importe ce que j’ai trouvé, du vent et des ombres. Je passais."
Arnaud Lambert
Réalisateur
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