En 1977, quatorze ouvriers militants immigrés d’Afrique de l’Ouest vivant jusqu'alors en France dans des foyers fondent au Mali la coopérative agricole Somankidi Coura. À partir d’archives rares, c'est cette aventure exemplaire que racontent Raphaël Grisey et Bouba Touré – ce dernier, mort en 2022, étant l'un des travailleurs co-fondateurs. Ce faisant, le film met en lumière les violences de l’agriculture coloniale et les enjeux écologiques sur le continent Africain aujourd’hui.
| Réalisateurs | Raphaël Grisey, Bouba Touré |
| Acteur | Caroline Châtelet |
| Partager sur |
Film somme pour « aventure exemplaire », oui. Car de la décision de ces hommes de quitter l'usine pour se former avec des agriculteurs français – de la Côte d'Or au Larzac –, à la fondation de la coopérative ; de la réflexion menée sur les savoir-faire et agricultures éloignées des modèles néocoloniaux et capitalistes, au panafricanisme revendiqué ; l'histoire de Somankidi Coura agrège de multiples enjeux. Tressant une polyphonie de matériaux, d'époques, de voix, de langues (soninké, bambara, pulaar, wolof : toutes parlées au bord du fleuve Sénégal) et de chants (collectés par Bouba Touré ou Raphaël Grisey, ou composés pour le film), Xaraasi Xanne (Les Voix croisées) déplie toute la puissance et la vitalité d'un projet ancré dans les mobilisations collectives. Outre la pertinence d'un modèle de production ayant largement fait école, le film dessine le paysage géographique, historique, social, culturel et politique de la coopérative – et la perpétuation des violences coloniales que le projet s'attache à contrer.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique

Film somme pour « aventure exemplaire », oui. Car de la décision de ces hommes de quitter l'usine pour se former avec des agriculteurs français – de la Côte d'Or au Larzac –, à la fondation de la coopérative ; de la réflexion menée sur les savoir-faire et agricultures éloignées des modèles néocoloniaux et capitalistes, au panafricanisme revendiqué ; l'histoire de Somankidi Coura agrège de multiples enjeux. Tressant une polyphonie de matériaux, d'époques, de voix, de langues (soninké, bambara, pulaar, wolof : toutes parlées au bord du fleuve Sénégal) et de chants (collectés par Bouba Touré ou Raphaël Grisey, ou composés pour le film), Xaraasi Xanne (Les Voix croisées) déplie toute la puissance et la vitalité d'un projet ancré dans les mobilisations collectives. Outre la pertinence d'un modèle de production ayant largement fait école, le film dessine le paysage géographique, historique, social, culturel et politique de la coopérative – et la perpétuation des violences coloniales que le projet s'attache à contrer.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Français
Français SME