Dans les sociétés de services occidentales ultra-qualifiées, c'est désormais l’homme, considéré comme moteur essentiel de la croissance, qui est ciblé par les méthodes modernes de management. Le film documente l’évolution des pratiques mises en œuvre par les entreprises pour obtenir de leurs employés le plus haut niveau de performance : depuis la nouvelle architecture des bureaux, censée générer pour le personnel un monde sensoriel global jusqu’à la saisie informatique de toutes les caractéristiques de leur personnalité. L’être humain au travail se retrouve ainsi dans la matrice d’un monde du travail total.
Réalisateur | Carmen Losmann |
Acteur | Jürgen Ellinghaus |
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Carmen Losmann nous ouvre les portes d'un univers qui nous semblait familier grâce aux travaux que feu Harun Farocki avait consacrés aux secteurs des services modernes. Mais ici, en ces lieux d'échanges entre responsables managériaux de grands groupes globalisés, leurs consultants, prestataires ou subordonnés, on prépare une nouvelle ère, celle de la "culture de l'optimisation permanente" qui implique aussi l'évaluation — y compris l'autoévaluation — permanente. Tout est codé, lissé, feutré : les surfaces, les visages, les habits, les propos. Le jargon regorge d'euphémismes et de néologismes importés ; une fois, le mot "Leidensdruck" — pression psychologique — surgit, (à peine audible) au détour d'une phrase. C'est par ses choix esthétiques et formels : une caméra distante, stricte, observatrice, le format CinemaScope et quelques effets sonores malaisants que la réalisatrice met à nu la rigidité du système productiviste et la violence inhérente à la transmission de l'idéologie de la performance qui gouverne ce meilleur des mondes.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Carmen Losmann nous ouvre les portes d'un univers qui nous semblait familier grâce aux travaux que feu Harun Farocki avait consacrés aux secteurs des services modernes. Mais ici, en ces lieux d'échanges entre responsables managériaux de grands groupes globalisés, leurs consultants, prestataires ou subordonnés, on prépare une nouvelle ère, celle de la "culture de l'optimisation permanente" qui implique aussi l'évaluation — y compris l'autoévaluation — permanente. Tout est codé, lissé, feutré : les surfaces, les visages, les habits, les propos. Le jargon regorge d'euphémismes et de néologismes importés ; une fois, le mot "Leidensdruck" — pression psychologique — surgit, (à peine audible) au détour d'une phrase. C'est par ses choix esthétiques et formels : une caméra distante, stricte, observatrice, le format CinemaScope et quelques effets sonores malaisants que la réalisatrice met à nu la rigidité du système productiviste et la violence inhérente à la transmission de l'idéologie de la performance qui gouverne ce meilleur des mondes.
Jürgen Ellinghaus
Réalisateur
Français
Anglais