À travers le portrait du jeune Andrés Roca Rey, star incontournable de la corrida contemporaine, Albert Serra dépeint la détermination et la solitude qui distinguent la vie d'un torero.
Réalisateur | Albert Serra |
Acteur | l'équipe éditoriale de Tënk |
Partager sur |
On apprend que les protagonistes de Tardes de Soledad n'ont pas apprécié le film. Notamment parce qu'il ne montre pas assez l'art du torero. En effet : à moins d'être aficionado, on n'y comprend rien. C'est qu'Albert Serra fait le choix de se concentrer en grande partie sur le corps et le visage d'Andrés Roca Rey. Et parce que celui-ci dit peu de mots, il se laisse remplir par beaucoup de choses : la ferveur religieuse, l'orgueil, la beauté, la fureur. Il se regarde tant lui-même qu'on se demande comment il se voit. Et comment il vit son obsession. Une vie qui allie le sublime des broderies et des postures – un franc érotisme – avec une cruauté brute. Une vie d'homme courtisé, entouré d'hommes obséquieux dont les compliments tournent principalement autour de la taille de ses couilles. Une vulgarité qui rejoint celle du spectacle-corrida lui-même, dont le film rend compte tout en nous gardant fascinés par cet homme et sa forme de courage insondable.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorialisation et co-directeur artistique de Tënk
On apprend que les protagonistes de Tardes de Soledad n'ont pas apprécié le film. Notamment parce qu'il ne montre pas assez l'art du torero. En effet : à moins d'être aficionado, on n'y comprend rien. C'est qu'Albert Serra fait le choix de se concentrer en grande partie sur le corps et le visage d'Andrés Roca Rey. Et parce que celui-ci dit peu de mots, il se laisse remplir par beaucoup de choses : la ferveur religieuse, l'orgueil, la beauté, la fureur. Il se regarde tant lui-même qu'on se demande comment il se voit. Et comment il vit son obsession. Une vie qui allie le sublime des broderies et des postures – un franc érotisme – avec une cruauté brute. Une vie d'homme courtisé, entouré d'hommes obséquieux dont les compliments tournent principalement autour de la taille de ses couilles. Une vulgarité qui rejoint celle du spectacle-corrida lui-même, dont le film rend compte tout en nous gardant fascinés par cet homme et sa forme de courage insondable.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorialisation et co-directeur artistique de Tënk
Français