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Raconter les camps de la mort quand on est l’une de ses survivantes relève d’une force inimaginable. Toutefois, pour Trude Levi, c’est retracer le reste de sa vie qui est maintenant impossible. Sa mémoire chancelle au point de faire basculer son récit dans l’oubli, sans que la caméra n’ait eu le temps de figer ses paroles. Aucun objet, aucune trace ne semble vouloir s’attacher à la vie de Trude, ni même son tatouage de déportée. C’est sans doute ce côté amer que Marina Déak, réalisatrice et petite fille de Trude, veut nous transmettre. Cette amertume des histoires inachevées, celle de voir partir ses proches sans avoir eu l’impression de réellement les connaître. Si la mort et l’oubli ne sont jamais loin, la présence des enfants de Marina rappelle que de nouvelles histoires sont toujours en écriture.

Daniel Le Botlan
Assistant de communication pour Tënk