Dans une petite ville, un tournage documentaire bascule en même temps que la vie de sa protagoniste, dont l’État français révoque le permis de résidence. Zohra Hamadi doit dès lors disparaître, devenir invisible et inaudible. Optant pour la fiction pour traduire la violence et l’absurdité, Philip Scheffner (Atelier VdR 2018) livre un film politique puissant.
Réalisateur | Philip Scheffner |
Acteur | Émilie Bujès |
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Un arrêt de bus, une place, quelques pâtés de maison dans une banlieue de petite ville française, à Chatellerault. Zohra Hamadi, citoyenne algérienne, se tient droite grâce à plusieurs tiges de métal dans son dos, et semble désormais libérée de sa scoliose débilitante – raison même de son immigration en France. Ironie du sort, cette même guérison entraîne la révocation de son permis de résidence par l’État français : elle doit dès lors disparaître, devenir invisible et inaudible. Optant pour ce qu’il décrit comme une fiction contrainte par l’État, Philippe Scheffner (auquel était dédié un Atelier en 2018) abandonne le projet documentaire qu’il avait amorcé et invente un scénario et une forme pour traduire la violence et l’absurdité de la situation : c’est Rhim Ibrir, dont c’est l’histoire et qui prenait déjà part à un film précédent du cinéaste – Havarie – qui incarne le rôle-titre, puisant dans ses propres traumatismes. À travers un dispositif simple et ingénieux consistant notamment à isoler la protagoniste dans le cadre, le cinéaste allemand livre un film politique puissant.
Émilie Bujès, Directrice artistique de Visions du Réel
Un arrêt de bus, une place, quelques pâtés de maison dans une banlieue de petite ville française, à Chatellerault. Zohra Hamadi, citoyenne algérienne, se tient droite grâce à plusieurs tiges de métal dans son dos, et semble désormais libérée de sa scoliose débilitante – raison même de son immigration en France. Ironie du sort, cette même guérison entraîne la révocation de son permis de résidence par l’État français : elle doit dès lors disparaître, devenir invisible et inaudible. Optant pour ce qu’il décrit comme une fiction contrainte par l’État, Philippe Scheffner (auquel était dédié un Atelier en 2018) abandonne le projet documentaire qu’il avait amorcé et invente un scénario et une forme pour traduire la violence et l’absurdité de la situation : c’est Rhim Ibrir, dont c’est l’histoire et qui prenait déjà part à un film précédent du cinéaste – Havarie – qui incarne le rôle-titre, puisant dans ses propres traumatismes. À travers un dispositif simple et ingénieux consistant notamment à isoler la protagoniste dans le cadre, le cinéaste allemand livre un film politique puissant.
Émilie Bujès, Directrice artistique de Visions du Réel
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