Comment bien soigner dans une institution malade ? Dans un hôpital de la région parisienne, le Dr. Abdel-Kader, psychiatre de liaison, navigue des Urgences au service de réanimation, de patients atteints de troubles mentaux à ceux qu’une maladie chronique retient alités. En dépit des impératifs de rendement et du manque de moyens, il s’efforce d’apaiser leurs maux.
Réalisateur | Nicolas Peduzzi |
Acteur | Benoît Hické |
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Le grand corps malade de ce film, c’est l'hôpital public. Nicolas Peduzzi s'extrait ici de son obsession pour les marges états-uniennes sous emprise (de la codeïne, des ouragans mentaux (Southern Belle, Ghost Song)). Il ausculte façon cinéma direct une institution cabossée. État limite est soutenu par une première séquence gabber qui mériterait de figurer dans un Panthéon grimaçant, par la partition très « chopinienne » de Gaël Rakotondrabe et surtout par les inserts photographiques au beau noir et blanc de Pénélope Chauvelot. Il échappe au documentaire « à sujet » en déployant une palette d’émotions très brutes qui nous informent d’autant plus sur les pulsations qui agitent l'hôpital Beaujon. Le mal de dos du psychiatre qu’on suit plein cadre résume une potion amère qui ne semble pas près de disparaître : la paupérisation des services publics et le talent de jongleur bienveillant qu’il lui faut pour assurer sa mission de liaison au sein de l'hôpital-ruche, entre patients, médecins, internes ou policiers à bout de force. C’est cette instabilité qui est au travail dans ce film juste, pudique, à la bonne hauteur des enjeux qu’il soulève.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Le grand corps malade de ce film, c’est l'hôpital public. Nicolas Peduzzi s'extrait ici de son obsession pour les marges états-uniennes sous emprise (de la codeïne, des ouragans mentaux (Southern Belle, Ghost Song)). Il ausculte façon cinéma direct une institution cabossée. État limite est soutenu par une première séquence gabber qui mériterait de figurer dans un Panthéon grimaçant, par la partition très « chopinienne » de Gaël Rakotondrabe et surtout par les inserts photographiques au beau noir et blanc de Pénélope Chauvelot. Il échappe au documentaire « à sujet » en déployant une palette d’émotions très brutes qui nous informent d’autant plus sur les pulsations qui agitent l'hôpital Beaujon. Le mal de dos du psychiatre qu’on suit plein cadre résume une potion amère qui ne semble pas près de disparaître : la paupérisation des services publics et le talent de jongleur bienveillant qu’il lui faut pour assurer sa mission de liaison au sein de l'hôpital-ruche, entre patients, médecins, internes ou policiers à bout de force. C’est cette instabilité qui est au travail dans ce film juste, pudique, à la bonne hauteur des enjeux qu’il soulève.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français