Dans les années 60, en France, un inventeur autodidacte se présente à l’Office de radiodiffusion-télévision française avec une idée saugrenue : construire une machine à faire du dessin animé. Cette machine, c’est l’Animographe et son inventeur Jean Dejoux. Ensemble ils vont faire le tour du monde. Des Shadoks à Astérix, de Chuck Jones à Norman McLaren, de Paris à Hollywood, en passant par l’Italie, voici les aventures méconnues et passionnantes d’un visionnaire et de sa drôle de machine.
Réalisateur | Thierry Dejean |
Acteur | Marco de Blois |
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Au début des années 60, l’inventeur Jean Dejoux, qui était alors au service de la Radiodiffusion-télévision française (RTF), met au point un drôle d’appareil, l’Animographe, qui permettait de produire des dessins animés plus rapidement que les techniques traditionnelles en réduisant le nombre de dessins nécessaires pour faire une animation fluide. L’Animographe a par la suite servi à réaliser les premiers épisodes des Shadoks. Norman McLaren l’a testé à Paris en 1964 et a même envisagé que l’Office National du Film du Canada (ONF) en fasse l’acquisition (ce qui ne s’est jamais produit). D’autres réalisateurs de renom, comme Frédéric Back, Chuck Jones et Gerald Scarfe (l’auteur des séquences animées de Pink Floyd – The Wall), ont expérimenté les possibilités de l’Animographe. À Los Angeles, la société Optical Systems, fondée en 1967, fait la promotion de l’appareil. Producteur à l’ONF, René Jodoin y envoie Kaj Pindal pour explorer le nouvel outil. Pindal réalise lors de ce séjour un film qui intègrera le catalogue de l’ONF : Un cheval à toute vapeur (1973). Il aura été le seul Canadien à avoir réalisé un film avec l’Animographe. À l’aide d’archives et d’interviews (dont une avec l’auteur de ces lignes), le documentaire de Thierry Dejean retrace l’histoire passionnante, mais méconnue, de l’invention de Dejoux. Une invention qui, tragiquement, ne survivra pas à l’arrivée d’un concurrent féroce dans l’industrie de l’animation : le numérique.
Marco de Blois
Directeur artistique des Sommets du cinéma d’animation de Montréal
Au début des années 60, l’inventeur Jean Dejoux, qui était alors au service de la Radiodiffusion-télévision française (RTF), met au point un drôle d’appareil, l’Animographe, qui permettait de produire des dessins animés plus rapidement que les techniques traditionnelles en réduisant le nombre de dessins nécessaires pour faire une animation fluide. L’Animographe a par la suite servi à réaliser les premiers épisodes des Shadoks. Norman McLaren l’a testé à Paris en 1964 et a même envisagé que l’Office National du Film du Canada (ONF) en fasse l’acquisition (ce qui ne s’est jamais produit). D’autres réalisateurs de renom, comme Frédéric Back, Chuck Jones et Gerald Scarfe (l’auteur des séquences animées de Pink Floyd – The Wall), ont expérimenté les possibilités de l’Animographe. À Los Angeles, la société Optical Systems, fondée en 1967, fait la promotion de l’appareil. Producteur à l’ONF, René Jodoin y envoie Kaj Pindal pour explorer le nouvel outil. Pindal réalise lors de ce séjour un film qui intègrera le catalogue de l’ONF : Un cheval à toute vapeur (1973). Il aura été le seul Canadien à avoir réalisé un film avec l’Animographe. À l’aide d’archives et d’interviews (dont une avec l’auteur de ces lignes), le documentaire de Thierry Dejean retrace l’histoire passionnante, mais méconnue, de l’invention de Dejoux. Une invention qui, tragiquement, ne survivra pas à l’arrivée d’un concurrent féroce dans l’industrie de l’animation : le numérique.
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Directeur artistique des Sommets du cinéma d’animation de Montréal
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