Jean Eustache (1938-1981) était vu comme un réalisateur français proche, mais toujours en marge, de la Nouvelle Vague. Aujourd’hui beaucoup s’aperçoivent qu’il fut le plus grand révolutionnaire de sa génération, celui qui a interrogé le rapport entre fiction et documentaire comme nul autre, n’ayant peur de rien. Né à Pessac, il monte comme postier à Paris puis réalise en 1963 "Les Mauvaises fréquentations". Il tourne la première "Rosière de Pessac" en 1968. En 1972, Eustache écrit et tourne son film autobiographique "La Maman et la Putain", aujourd'hui reconnu comme un film majeur du cinéma français. Le film, sélectionné au festival de Cannes, obtient le Grand Prix spécial du jury dans un climat houleux et divise la critique. En 1974, il réalise un film sur son enfance à Narbonne, "Mes petites amoureuses" pour lequel Néstor Almendros – directeur de la photographie réputé ayant travaillé pour Truffaut, Rohmer, Schroeder mais aussi Terrence Malick – signe l'image. "Une sale histoire" avec Michael Lonsdale et Roger Picq est un fascinant théorème sur le cinéma et l’érotisme. Il se suicide en 1981. Sur la porte de sa chambre, il a punaisé une carte sur laquelle il a inscrit : "Frappez fort. Comme pour réveiller un mort."
Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch
Accès abonnementLe cinéaste Jean Eustache a reconstitué une soirée entre amis – dont il fut le témoin voici quelques années – au cours de laquelle un amateur de Jérôme Bosch, Jean-Noël Picq, psychanalyste, s'était livré à un commentaire très personnel du "Jardin des délices".
Jean Eustache revient à Pessac "avec cette idée que si on filme la même cérémonie qui se déroule sous tous les régimes, toutes les Républiques, on peut filmer le temps qui passe […] je voudrais que les deux films soient montrés ensemble : d’abord celui de 79, ensuite celui de 68. Une façon de dire aux gens : si vous avez envie de savoir comment ça se passait avant, restez, vous allez voir".
En 1971, Jean Eustache eut l’idée de filmer sa grand-mère Odette Robert. Celle-ci lui raconte sa vie : sa jeunesse malheureuse, son mariage avec un homme cavaleur, la mort tragique de ses parents, de ses enfants.
"Une Sale Histoire" est un diptyque composé en deux volets (fiction / document). Dans un salon parisien, un homme (Michael Lonsdale côté fiction, Jean-Noël Picq côté documentaire) raconte à plusieurs personnes comment il est devenu voyeur dans les toilettes d’un café, et pourquoi il y prit goût. S’en suit une discussion sur la sexualité, la libération et les tabous. Œuvre culte, énigmatique et ...
Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch
Accès abonnementLe cinéaste Jean Eustache a reconstitué une soirée entre amis – dont il fut le témoin voici quelques années – au cours de laquelle un amateur de Jérôme Bosch, Jean-Noël Picq, psychanalyste, s'était livré à un commentaire très personnel du "Jardin des délices".
Jean Eustache revient à Pessac "avec cette idée que si on filme la même cérémonie qui se déroule sous tous les régimes, toutes les Républiques, on peut filmer le temps qui passe […] je voudrais que les deux films soient montrés ensemble : d’abord celui de 79, ensuite celui de 68. Une façon de dire aux gens : si vous avez envie de savoir comment ça se passait avant, restez, vous allez voir".
En 1971, Jean Eustache eut l’idée de filmer sa grand-mère Odette Robert. Celle-ci lui raconte sa vie : sa jeunesse malheureuse, son mariage avec un homme cavaleur, la mort tragique de ses parents, de ses enfants.
"Une Sale Histoire" est un diptyque composé en deux volets (fiction / document). Dans un salon parisien, un homme (Michael Lonsdale côté fiction, Jean-Noël Picq côté documentaire) raconte à plusieurs personnes comment il est devenu voyeur dans les toilettes d’un café, et pourquoi il y prit goût. S’en suit une discussion sur la sexualité, la libération et les tabous. Œuvre culte, énigmatique et ...