Angle mort

Ce film nous dit, ou bien nous rappelle, que le Mal est une œuvre souvent collective ; que la corruption est une maladie contagieuse ; et que très facilement, l’humain peut déshumaniser son prochain. Et peut-être aussi à quel point la fiction est présente en permanence dans le réel. Il y a densité dans ce film de 14 minutes, une affaire politique, une affaire familiale, une volonté de donner voix, de donner corps à un être dépossédé y compris de sa mort. Nous traversons trois décennies, accompagnés par une mémoire elle aussi collective, et par des images plus ou moins abstraites, une visualisation mentale proposée au spectateur appuyée par des captations vidéo. En point d’orgue, cette femme qu’on comprend être la mère de l’homme tué, qui demande après le corps de son fils, qui demande à sortir de la fiction.

Mohamed Sifaoui
Directeur général de Tënk