Nos histoires de foot...
Parce que le documentaire se nourrit du temps, il nous a semblé d'abord difficile de nous inscrire dans une actualité implacable comme celle de la Coupe du monde de football. Alors, au départ de cette programmation il y a eu le souvenir de ces images qu'on collectait, qu'on échangeait à l'école, ces petites vignettes qu'on collait dans un album et qui nous faisaient vibrer parce que le Mondial arrivait, évènement rare et planétaire. Rapidement les vignettes s'entassaient, on collectionnait les doubles avec l'idée tenace que l'image manquante existait quelque part et que notre devoir était de la retrouver. Au final, il restait un cahier incomplet, composé des visages de joueurs au style capillaire fantasque, une grosse pile d'images inutiles et quelques cases restées blanches aux histoires inoubliables.
À quelques jours de la déferlante Coupe du monde qui s’abattra bientôt sur nous, nous voulons affirmer notre amour du jeu. Dire combien le foot nous concerne malgré tout, parce que ses histoires inscrivent des actions individuelles, collectives et, si on sait y regarder, toujours politiques. Les films ne sont pas exempts de la mélancolie de celle ou de celui qui n’a pas droit de cité et se trouve sur le banc : on peut voir cette programmation comme un hommage aux laissé·e·s pour compte, qui devraient voir le jeu se dérouler sans eux mais ne peuvent s’y résoudre. Une part d’enfance les y pousse.
Cette programmation est soutenue par la Cinémathèque du documentaire.
Jimmy Deniziot travaille à film-documentaire.fr, site francophone consacré au documentaire de création. Il a grandi près de Clermont-Ferrand. Il a rejoint en 2016 l’équipe de présélection des États généraux du film documentaire de Lussas. Depuis janvier 2018, il est co-programmateur de la plage Premières Bobines sur Tënk qui propose des documentaires issus d'écoles de cinéma ou d'ateliers de formation. Lors de l'édition 2008 du Festival de Cannes, il est membre du Jury de l'Éducation Nationale qui récompense Tulpan de Sergey Dvortsevoy. En 2017, il est juré de la Compétition internationale des Escales Documentaires de La Rochelle. Bibliothécaire de formation, entre 2014 et 2016 il a fait partie de l'équipe qui a supervisé la numérisation des manuscrits de Charles Péguy et d'ouvrages médiévaux à la médiathèque d’Orléans.
Après des études de cinéma à la Faculté de Lettres de Poitiers, Pascal Catheland rejoint l’équipe du cinéma Utopia à Avignon. Au contact des films et de l’équipe des projectionnistes, il apprend le métier et valide son CAP. La programmation éclectique du cinéma et des rencontres avec des cinéastes le conforte dans sa volonté de passer à la réalisation. En 2011, il rentre à l’École documentaire de Lussas. Il termine la formation avec un premier court métrage, La Terre électrique (2012) et débute dans la foulée Un Sale Métier (2014). En 2016, il réalise Revoir la Martine. Pascal Catheland est coordinateur éditorial de Tënk.