_La Parole aux morts_ est un ensemble de portraits documentaires réalisé par Joffrey Speno en cours depuis 2013. Les films recueillent les paroles de personnes de son entourage ayant accepté, à l’occasion d’un rendez-vous chez elles, d’évoquer leur rapport à la mort... Ce portrait est consacré à Lalla Kowska Régnier. Au fil de souvenirs notamment d’images des camps d’extermination, de ses camarades d’Act Up-Paris, de son algérianité, d’un frère jumeau, de ses chiens, de sa foi, elle tisse un récit de ce qui a marqué sa vie par ce prisme-là. Tourné à Paris, le 25 janvier 2020.
Réalisateur | Joffrey Speno |
Acteur | Caroline Châtelet |
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Une femme filmée en noir et blanc plan poitrine dans son salon parle face caméra. Les questions qui viennent, de temps à autre, relancer sa parole sont coupées et cèdent la place à un écran noir, comme autant de délicats et brefs instants venant ponctuer le déroulé de sa pensée. On peut voir dans cet effacement de la voix – mais non pas de la présence – de l'interlocuteur (en l'occurrence le cinéaste Joffrey Speno) un élément structurant de sa démarche : donner à voir une forme d'immanence de la mort, à chaque fois singulière et propre à l'interrogé·e. Soit, ici, Lalla Kowska Régnier, femme trans pour qui la mort constitue un héritage familial – une dette –, la possibilité d'une renaissance – par sa transition – et l'inscription dans des engagements politiques et militants – via son implication dans Act Up-Paris. Avec son montage ultra-minimaliste prolongeant l'intimité de la rencontre, ce portrait permet par le déploiement des silences ; les phrases en suspens et autres reformulations ; de donner à voir l'incarnation dans un corps d'une pensée en mouvement – tout en rappelant que tout comme la mort nous façonne, chacun·e chemine avec ses fantômes.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Une femme filmée en noir et blanc plan poitrine dans son salon parle face caméra. Les questions qui viennent, de temps à autre, relancer sa parole sont coupées et cèdent la place à un écran noir, comme autant de délicats et brefs instants venant ponctuer le déroulé de sa pensée. On peut voir dans cet effacement de la voix – mais non pas de la présence – de l'interlocuteur (en l'occurrence le cinéaste Joffrey Speno) un élément structurant de sa démarche : donner à voir une forme d'immanence de la mort, à chaque fois singulière et propre à l'interrogé·e. Soit, ici, Lalla Kowska Régnier, femme trans pour qui la mort constitue un héritage familial – une dette –, la possibilité d'une renaissance – par sa transition – et l'inscription dans des engagements politiques et militants – via son implication dans Act Up-Paris. Avec son montage ultra-minimaliste prolongeant l'intimité de la rencontre, ce portrait permet par le déploiement des silences ; les phrases en suspens et autres reformulations ; de donner à voir l'incarnation dans un corps d'une pensée en mouvement – tout en rappelant que tout comme la mort nous façonne, chacun·e chemine avec ses fantômes.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Français
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