Tous les ans, dans le nord du Canada, les ours polaires migrent vers la baie d’Hudson afin d’y chasser le phoque. D’octobre à novembre, en attendant que la banquise se forme, ils prennent leurs quartiers aux abords de la ville de Churchill – 800 habitants. Longtemps chassés, désormais stars des safaris, les ours sont devenus une attraction touristique, et donc une rente considérable pour Churchill. La petite ville illustre alors singulièrement la complexité de notre rapport au monde sauvage.
Réalisateur | Annabelle Amoros |
Acteur | Caroline Châtelet |
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Des lumières crépusculaires, un village dans le brouillard, des rues désertes, la toundra battue par les vents : voilà dans quel monde se côtoient quelques semaines par an ours et humains. Demeurant – comme l'explique une journaliste au début du film – de plus en plus longtemps aux alentours de Churchill, les animaux n'hésitent pas à s'aventurer en ville. Pour autant, ce ne sont pas les bouleversements climatiques qui sont au cœur de ce film, mais bien plutôt les paradoxes liés à cette proximité forcée. Dans ce court métrage à la dramaturgie ciselée, les patrouilles de police à part, l'on ne voit quasiment que des personnes capitalisant sur cette présence intempestive (guides touristiques, équipe T.V. en reportage, témoins ou victimes d'attaques monnayant leur témoignages, etc.). S'il met au jour la monétisation de ce danger, Churchill élude la spectacularisation à l'œuvre sur ce "marronnier" dans les médias pour, plutôt, dessiner avec une saisissante cohérence esthétique un portrait du capitalisme et de son impuissance. Tout en nous rappelant qu'à Churchill comme ailleurs, la vie continue aussi de s'écouler banalement.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Des lumières crépusculaires, un village dans le brouillard, des rues désertes, la toundra battue par les vents : voilà dans quel monde se côtoient quelques semaines par an ours et humains. Demeurant – comme l'explique une journaliste au début du film – de plus en plus longtemps aux alentours de Churchill, les animaux n'hésitent pas à s'aventurer en ville. Pour autant, ce ne sont pas les bouleversements climatiques qui sont au cœur de ce film, mais bien plutôt les paradoxes liés à cette proximité forcée. Dans ce court métrage à la dramaturgie ciselée, les patrouilles de police à part, l'on ne voit quasiment que des personnes capitalisant sur cette présence intempestive (guides touristiques, équipe T.V. en reportage, témoins ou victimes d'attaques monnayant leur témoignages, etc.). S'il met au jour la monétisation de ce danger, Churchill élude la spectacularisation à l'œuvre sur ce "marronnier" dans les médias pour, plutôt, dessiner avec une saisissante cohérence esthétique un portrait du capitalisme et de son impuissance. Tout en nous rappelant qu'à Churchill comme ailleurs, la vie continue aussi de s'écouler banalement.
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Français
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