Nuits et jours, Otto efface pour un centime des visages sur Google StreetView. C’est l'une des tâches que lui et ses amis du monde entier réalisent sur Amazon Mechanical Turk. Cette plateforme du géant américain proposant des micro-tâches renvoie par son intitulé au « Turc mécanique », célèbre canular du 18e siècle : soit un automate ayant l'apparence d'un Turc et capable de jouer aux échecs ou de résoudre des problèmes. Sauf qu'à l'intérieur dudit automate se trouvait un être humain... Devenant un Turker (contraction de worker et de Turk) du 21e siècle, Otto plonge dans un monde robotique qui soulève la question de l'humanité.
Réalisateur | Natan Castay |
Acteur | Caroline Châtelet |
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Empruntant son titre à celui de l'ouvrage du chercheur en sociologie Antonio A. Casilli, En attendant les robots révèle la face cachée des plateformes numériques et de l'IA. Avec pour paysage sonore les clics et les sons de la mollette de la souris, le film réactive une expérience vécue par le réalisateur, en confiant celle-ci à un comédien. Mis en situation de Turker, Otto noue à son tour des relations avec les personnes rencontrées par Natan Castay – et vivant aux quatre coins du monde. Dans le huis-clos de sa chambre, entouré des colis (valant « rémunération ») qui s'amoncellent, le jeune homme découvre un monde invisibilisé avec ses propres règles. Le film devient l'occasion de déjouer (pour partie) un système fondé sur l'atomisation des travailleur·euses par les solidarités et amitiés nouées, en donnant à voir une exploitation mondialisée. La clôture sur une image produite par camera obscura (ancêtre de la photographie) rappelle, elle, la permanence de systèmes comme de dispositifs, qu'ils soient cinématographiques ou économiques...
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Empruntant son titre à celui de l'ouvrage du chercheur en sociologie Antonio A. Casilli, En attendant les robots révèle la face cachée des plateformes numériques et de l'IA. Avec pour paysage sonore les clics et les sons de la mollette de la souris, le film réactive une expérience vécue par le réalisateur, en confiant celle-ci à un comédien. Mis en situation de Turker, Otto noue à son tour des relations avec les personnes rencontrées par Natan Castay – et vivant aux quatre coins du monde. Dans le huis-clos de sa chambre, entouré des colis (valant « rémunération ») qui s'amoncellent, le jeune homme découvre un monde invisibilisé avec ses propres règles. Le film devient l'occasion de déjouer (pour partie) un système fondé sur l'atomisation des travailleur·euses par les solidarités et amitiés nouées, en donnant à voir une exploitation mondialisée. La clôture sur une image produite par camera obscura (ancêtre de la photographie) rappelle, elle, la permanence de systèmes comme de dispositifs, qu'ils soient cinématographiques ou économiques...
Caroline Châtelet
journaliste, critique dramatique
Français
Anglais