Topo et Wera, un jeune couple très aimant de déportés mexicain survit à Tijuana entre débrouille et petits larcins. Mais toutes les blessures, la drogue et les jeux de hasard ne peuvent leur faire oublier que par le passé ils ont été une vraie famille avec un enfant qu’ils aimaient tendrement jusqu’à ce que les autorités de Tijuana ne leur en retirent la garde. Le temps passe et s'enfuit et bientôt l'amour de Wera pour Topo n'est plus qu'un souvenir amer qui accompagne sa longue descente aux enfers.
Réalisateur | Jean-Charles Hue |
Acteur | Benoît Hické |
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Jean-Charles Hue a trouvé dans la Zona Norte de Tijuana, ville frontière mexicaine, un inépuisable vivier de visages, d’histoires, de corps cabossés, de rencontres. Dans Topo y Wera, comme souvent dans son cinéma, des personnages s’offrent à sa caméra qui, loin de se cacher, permet au contraire de délivrer le récit (dans tous les sens du terme). Autre motif qu’on retrouve ici : un point nodal à partir duquel ce récit bascule. Ici, une ellipse se produit à travers les volutes de fumées d’une pipe à crack : c’est la rupture. Jusque-là, l’amour se confondait avec la chaleur de la ville ou les échanges violents avec un vieux grigou qu’on pourrait croire sorti de Trash Humpers (Harmony Korine). Le projet prend tout son sens dans l’errance finale de Topo, à travers la décharge à ciel ouvert qui constitue sa nouvelle maison. On perçoit tout le poids de sa souffrance par les mots simples qu’il adresse au réalisateur. À travers le destin de Topo, on saisit celui de toute une communauté, échouée au Mexique, brisée, malmenée par une vie violente que Hue retranscrit avec justesse.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Jean-Charles Hue a trouvé dans la Zona Norte de Tijuana, ville frontière mexicaine, un inépuisable vivier de visages, d’histoires, de corps cabossés, de rencontres. Dans Topo y Wera, comme souvent dans son cinéma, des personnages s’offrent à sa caméra qui, loin de se cacher, permet au contraire de délivrer le récit (dans tous les sens du terme). Autre motif qu’on retrouve ici : un point nodal à partir duquel ce récit bascule. Ici, une ellipse se produit à travers les volutes de fumées d’une pipe à crack : c’est la rupture. Jusque-là, l’amour se confondait avec la chaleur de la ville ou les échanges violents avec un vieux grigou qu’on pourrait croire sorti de Trash Humpers (Harmony Korine). Le projet prend tout son sens dans l’errance finale de Topo, à travers la décharge à ciel ouvert qui constitue sa nouvelle maison. On perçoit tout le poids de sa souffrance par les mots simples qu’il adresse au réalisateur. À travers le destin de Topo, on saisit celui de toute une communauté, échouée au Mexique, brisée, malmenée par une vie violente que Hue retranscrit avec justesse.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français
Anglais