Premier mai 2002. Paris. 900 000 personnes défilent et s'opposent à la montée du Front national. Portraits instantanés de quelques manifestants.
Réalisateur | Didier Nion |
Acteur | Benoît Hické |
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Le 21 avril 2002, à la stupéfaction générale, Jean-Marie Le Pen se qualifiait pour le 2e tour de l’élection présidentielle. Que peut le cinéma face à un tel évènement ? Ou : qu’est-ce que le cinéma peut dire qui changerait la vie ? Ou encore : comment le cinéma peut-il raconter nos affects ? Didier Nion est un grand cinéaste des visages. Dans Non !, ceux qu’il filme signifient leur refus de voir Le Pen accéder au pouvoir. On est en 2002, il y a une éternité. TikTok et CNews n’existaient pas encore. Une époque où l’accès au pouvoir de l’extrême droite était une dystopie inconcevable. On parlait de catastrophe. La peur était dans la rue. Toutes les générations et communautés étaient unies face à ce qu’on qualifiait alors de peste brune. Il faut revoir aujourd’hui ces images de manifestation pour réaliser tout ce qui a changé en 22 ans. L’espoir était alors collectif et le mot « nation » possédait encore tout son sens. Didier Nion opte pour un film qui serait comme un geste : redonner – grâce à sa caméra 16mm – toute leur puissance aux regards face à la gravité du monde. Sans sons, sans bruits de foule, ces visages nous fixent. Ils nous disent quelque chose d’un combat collectif contre l’extrême-droite, qui résonne aujourd’hui avec une violente vivacité.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Le 21 avril 2002, à la stupéfaction générale, Jean-Marie Le Pen se qualifiait pour le 2e tour de l’élection présidentielle. Que peut le cinéma face à un tel évènement ? Ou : qu’est-ce que le cinéma peut dire qui changerait la vie ? Ou encore : comment le cinéma peut-il raconter nos affects ? Didier Nion est un grand cinéaste des visages. Dans Non !, ceux qu’il filme signifient leur refus de voir Le Pen accéder au pouvoir. On est en 2002, il y a une éternité. TikTok et CNews n’existaient pas encore. Une époque où l’accès au pouvoir de l’extrême droite était une dystopie inconcevable. On parlait de catastrophe. La peur était dans la rue. Toutes les générations et communautés étaient unies face à ce qu’on qualifiait alors de peste brune. Il faut revoir aujourd’hui ces images de manifestation pour réaliser tout ce qui a changé en 22 ans. L’espoir était alors collectif et le mot « nation » possédait encore tout son sens. Didier Nion opte pour un film qui serait comme un geste : redonner – grâce à sa caméra 16mm – toute leur puissance aux regards face à la gravité du monde. Sans sons, sans bruits de foule, ces visages nous fixent. Ils nous disent quelque chose d’un combat collectif contre l’extrême-droite, qui résonne aujourd’hui avec une violente vivacité.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français