Daniele Incalcaterra a hérité de son père de cinq mille hectares de forêts vierges dans le Chaco paraguayen (l’autre poumon vert d’Amérique du Sud). Daniele essaye de transformer cette terre en réserve naturelle et souhaite la confier aux propriétaires légitimes de la forêt, les indien·nes Guarani-Ñandevas, afin de freiner la déforestation entraînée par la production industrielle de soja transgénique et l’élevage intensif de bovins. Chaco narre le combat asymétrique d’un citoyen "ordinaire" contre les intérêts des puissances financières et bureaucratiques.
Réalisateurs | Daniele Incalcaterra, Fausta Quattrini, Fausta Quattrini |
Acteur | Daniela Persico |
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Écrit comme une lettre à son propre fils, "Chaco" suit les exploits kafkaïens du réalisateur, pris en étau par une bureaucratie qui bride toute tentative d'action concrète : son Arcadie, nom donné à la terre transformée en réserve à la fin du film précédent, "El Impenetrable", est constamment mise en crise par des facteurs externes (l'ambiguïté de l'acte de propriété, les grands propriétaires voisins qui tentent de l'envahir) et internes (les indigènes qui veulent décider de ce qu'il faut faire de la terre). Dans ce concert de situations, l'auteur tente d'orienter la situation vers une issue, à la recherche d'une "bonne voie", mais la seule réponse qui arrive est celle du pape François : délibérément laissée hors-champ pour souligner que la seule valeur de la vie réside dans la persistance de la question. La forêt reste l'emblème fascinant et luxuriant vers lequel on ne peut s'empêcher de tourner ses pensées, tandis qu'une araignée minuscule et mortelle (comme le père le dira à son enfant) est le germe du capitalisme débridé prêt à dévaster toute utopie.
Daniela Persico
Programmatrice et critique
Écrit comme une lettre à son propre fils, "Chaco" suit les exploits kafkaïens du réalisateur, pris en étau par une bureaucratie qui bride toute tentative d'action concrète : son Arcadie, nom donné à la terre transformée en réserve à la fin du film précédent, "El Impenetrable", est constamment mise en crise par des facteurs externes (l'ambiguïté de l'acte de propriété, les grands propriétaires voisins qui tentent de l'envahir) et internes (les indigènes qui veulent décider de ce qu'il faut faire de la terre). Dans ce concert de situations, l'auteur tente d'orienter la situation vers une issue, à la recherche d'une "bonne voie", mais la seule réponse qui arrive est celle du pape François : délibérément laissée hors-champ pour souligner que la seule valeur de la vie réside dans la persistance de la question. La forêt reste l'emblème fascinant et luxuriant vers lequel on ne peut s'empêcher de tourner ses pensées, tandis qu'une araignée minuscule et mortelle (comme le père le dira à son enfant) est le germe du capitalisme débridé prêt à dévaster toute utopie.
Daniela Persico
Programmatrice et critique
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