L'un des tout premiers films de Mosco Levi Boucault. Comme beaucoup de ses films, ça commence par un événement, un choc historique : l’exécution le 21 février 1944 du groupe Manouchian, revendiquée par les nazis par une affiche rouge qui désignait les fusillés sous le nom "l’armée du crime". Ils étaient juifs, étrangers et devenus résistants dans le groupe FTP MOI (main d’œuvre immigrée) du PCF. À sa sortie le film suscita beaucoup de colère de la part du PCF, dont la responsabilité dans l'exécution est interrogée par deux historiens à la fin du film. Mais il fut soutenu par ailleurs, et finalement diffusé à la télévision accompagné d’un débat. Ces questions sont aujourd’hui écartées par les historiens (Stéphane Courtois et Annette Wieviorka) et nous permettent de voir le génie du film qui est d’avoir filmé et mis en scène (au sens le plus noble du terme) avec tant d’empathie, d’humour et d’émotions ces hommes plus que remarquables.
Réalisateur | Mosco Levi Boucault |
Acteur | Claire Simon |
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Agés mais toujours au travail, ils sont juifs, communistes, étrangers, humbles héros. Tel le tailleur qui pose ses grands ciseaux et sort d’un sac plastique le pistolet qui lui a servi à tuer un nazi. Mosco Levi Boucault raconte cette résistance armée en situation, il emmène ces hommes extraordinaires sur les lieux où ils rejouent leur attentat. Ils sont bouleversants. Leurs corps vieillis, maladroits, nous montrent leur action passée, fantomatique, et aujourd’hui oubliée, leurs gestes dévoilent le côté simple, un peu bricolo, qui nous ramène la vérité de leur expérience, de leur courage, de leur détermination et de leurs doutes. Nous sommes là aux antipodes absolues de ce qu’on appelle le "docu fiction". Ces scènes rejouées nous font partager un peu de leur expérience passée, nous reconsidérons les gestes, les actes, pour lesquels nous avions des représentations cliché et nous voyons l’extrême précarité et beauté des humains, comment les choses arrivent, se passent…
Claire Simon
Réalisatrice
Agés mais toujours au travail, ils sont juifs, communistes, étrangers, humbles héros. Tel le tailleur qui pose ses grands ciseaux et sort d’un sac plastique le pistolet qui lui a servi à tuer un nazi. Mosco Levi Boucault raconte cette résistance armée en situation, il emmène ces hommes extraordinaires sur les lieux où ils rejouent leur attentat. Ils sont bouleversants. Leurs corps vieillis, maladroits, nous montrent leur action passée, fantomatique, et aujourd’hui oubliée, leurs gestes dévoilent le côté simple, un peu bricolo, qui nous ramène la vérité de leur expérience, de leur courage, de leur détermination et de leurs doutes. Nous sommes là aux antipodes absolues de ce qu’on appelle le "docu fiction". Ces scènes rejouées nous font partager un peu de leur expérience passée, nous reconsidérons les gestes, les actes, pour lesquels nous avions des représentations cliché et nous voyons l’extrême précarité et beauté des humains, comment les choses arrivent, se passent…
Claire Simon
Réalisatrice
Français