Sur un site industriel abandonné près d'une mine vieille de plusieurs siècles dans les Alpes autrichiennes, un mécanicien autodidacte dirige une entreprise qui exporte des voitures d'occasion vers son Nigeria natal.
Réalisateur | Sebastian Brameshuber |
Acteur | Antoine Thirion |
Partager sur |
Dans son troisième long métrage, Sebastian Brameshuber recycle à dessein quelques images "d’Of Stains, Scrap and Tires" (2014), un court tourné en 16mm dans le même garage automobile adossé en contrebas des brumes de l’Erzberg dans les Alpes autrichiennes, plus grand gisement national de minerai de fer dont l’exploitation remonte à l’époque romaine. C’est qu’ici rien ne meurt tout à fait, tout est remploi, récupération et remémoration. Cliff, un mécanicien nigérian, prospecte les parkings à la recherche de véhicules à retaper et à désosser pour les revendre ou les exporter en pièces détachées. Son large hangar à trois pans s’ouvrait autrefois sur un terrain de paintball ; mais ce sont désormais l’Europe de l’Est dont la plupart de ses clients proviennent, et l’Afrique où il écoule modestement ses pièces, qui se profilent à l’horizon. L’observation, l’écoute, l’exploration sereine du travail, des matières, des échanges, des territoires, branchent ce microcosme nigérian sur les rapports économiques de l’Europe et de l’Afrique. Par son approche matérialiste, Brameshuber relie le travail du fer aux esprits telluriques et au contemporain des loisirs. Tandis que la bande-son des forêts nigérianes se superpose aux images des périphéries autrichiennes, le maître du lieu raconte un mythe fondateur qui, sous ses promesses ironiques d’éternité, fait entendre, fin imminente ou recommencements, l’amenuisement des ressources telluriques.
Antoine Thirion
critique et membre du comité de sélection de Cinéma du réel
et du festival de Locarno
Dans son troisième long métrage, Sebastian Brameshuber recycle à dessein quelques images "d’Of Stains, Scrap and Tires" (2014), un court tourné en 16mm dans le même garage automobile adossé en contrebas des brumes de l’Erzberg dans les Alpes autrichiennes, plus grand gisement national de minerai de fer dont l’exploitation remonte à l’époque romaine. C’est qu’ici rien ne meurt tout à fait, tout est remploi, récupération et remémoration. Cliff, un mécanicien nigérian, prospecte les parkings à la recherche de véhicules à retaper et à désosser pour les revendre ou les exporter en pièces détachées. Son large hangar à trois pans s’ouvrait autrefois sur un terrain de paintball ; mais ce sont désormais l’Europe de l’Est dont la plupart de ses clients proviennent, et l’Afrique où il écoule modestement ses pièces, qui se profilent à l’horizon. L’observation, l’écoute, l’exploration sereine du travail, des matières, des échanges, des territoires, branchent ce microcosme nigérian sur les rapports économiques de l’Europe et de l’Afrique. Par son approche matérialiste, Brameshuber relie le travail du fer aux esprits telluriques et au contemporain des loisirs. Tandis que la bande-son des forêts nigérianes se superpose aux images des périphéries autrichiennes, le maître du lieu raconte un mythe fondateur qui, sous ses promesses ironiques d’éternité, fait entendre, fin imminente ou recommencements, l’amenuisement des ressources telluriques.
Antoine Thirion
critique et membre du comité de sélection de Cinéma du réel
et du festival de Locarno
Français
Anglais