Un tigre de Tasmanie tourne en vain dans l’enclos d’un zoo. Un glacier fond lentement. Face à sa disparition annoncée, la nature déploie sa fureur, déborde l’image et résiste à l’extinction par la métamorphose.
Réalisateur | Vergine Keaton |
Acteur | Benoît Hické |
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Il y a des films d’animation. Et puis, il y a des films de réanimation, qui donnent des forces. Celui de Vergine Keaton est de ceux qui font face à la catastrophe pour mieux la dépasser. L'artiste compose ici un tableau en tension : ce glacier qui fond agite l’animal, le réveille, l’inquiète. Le choix du tigre de Tasmanie n’est pas innocent puisqu’il s’agit d’une espèce disparue. L’humanité est-elle vouée à disparaître elle aussi ? Que devons-nous faire pour éviter la dissolution ? Keaton ne décide pas à notre place. Elle préfère envisager l’hypothèse d’une résistance pacifique par la prise de conscience des événements. Ce tigre qui se réveille et tourne sur lui-même apporte quelque lueur d’espoir puisque les éléments semblent eux-mêmes se réveiller. Cette résilience dont on nous accable à tout bout de champ fonctionne ici à plein régime. Au-delà du feu, du chaos, de l'ensevelissement, il reste la possibilité de se transformer pour continuer à vivre. Le trait est parfois documentaire ou en tout cas très proche du réel mais il convoque aussi un univers fantastique, déchiré et les gouffres et les ors de Goya. C'est la puissance de ce film, nous embarquer dans un ailleurs très troublant, parce que proche de nous.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Il y a des films d’animation. Et puis, il y a des films de réanimation, qui donnent des forces. Celui de Vergine Keaton est de ceux qui font face à la catastrophe pour mieux la dépasser. L'artiste compose ici un tableau en tension : ce glacier qui fond agite l’animal, le réveille, l’inquiète. Le choix du tigre de Tasmanie n’est pas innocent puisqu’il s’agit d’une espèce disparue. L’humanité est-elle vouée à disparaître elle aussi ? Que devons-nous faire pour éviter la dissolution ? Keaton ne décide pas à notre place. Elle préfère envisager l’hypothèse d’une résistance pacifique par la prise de conscience des événements. Ce tigre qui se réveille et tourne sur lui-même apporte quelque lueur d’espoir puisque les éléments semblent eux-mêmes se réveiller. Cette résilience dont on nous accable à tout bout de champ fonctionne ici à plein régime. Au-delà du feu, du chaos, de l'ensevelissement, il reste la possibilité de se transformer pour continuer à vivre. Le trait est parfois documentaire ou en tout cas très proche du réel mais il convoque aussi un univers fantastique, déchiré et les gouffres et les ors de Goya. C'est la puissance de ce film, nous embarquer dans un ailleurs très troublant, parce que proche de nous.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français
Anglais