Toubib

« À suivre », nous dit le générique final.

« Avec grand plaisir », répondons-nous ! Car, à emboîter ainsi le pas d'un personnage – d'une personne – pendant 12 ans, on souhaite l'accompagner encore (comme à la fin d'une très bonne série, vous voyez ?). Et on voudrait savoir comment ça va dans son boulot, dans sa vie, depuis la dernière séquence. Comment ça va Angel ? On parvient à cette intimité-là.

Antoine Page choisit une formidable durée de tournage qui met en scène leur fraternité : le grand frère filme le petit, dont la parole nous attrape à intervalles réguliers, en parfois longues séquences de monologues. Passionnante évolution, du jeune étudiant à l'interne « qui donne des ordres », du multi-stagiaire au docteur qu'on appelle « docteur ». Avec sa parole toujours douce et critique, qui ne cesse de questionner sa formation ou son métier. Un toubib résolument de gauche, attentif à bien soigner, autant qu'aux conditions politiques et sociales nécessaires à ce bon soin.

Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorialisation et co-directeur artistique de Tënk