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Que reste-t-il de Jill Johnston ? À New York ou ailleurs. « Everybody liked her ». On s'intéresse à ce qu’elle représentait, son tempérament, en dansant démocratiquement, en performant ordinairement, en manifestant avec son t-shirt Gay Revolution, en vivant sa vie de lesbienne farceuse et libre. Faire le lien. The Village Voice – journal dans lequel elle écrivait – est aujourd’hui un restaurant japonais. On retrouvera des traces de son existence dans le discours des gens qui la connaissaient, côtoyaient, aimaient. Un récit méticuleux et des bribes de souvenirs pour décrire une archive vidéo protégée, rejouée par les cinéastes. Nous sommes alors témoins d'une expérimentation collective, d'un combat commun pour une représentation lesbienne historique, incarnée, qui traverse le temps au-delà même des droits d'archives. On reconstruit, on revit, on retrouve du sens en dansant sur un toit au milieu de la nuit ou en imitant Andy Warhol avec dérision.

Loane Bouillet
Médiatrice culturelle en service civique chez Tënk