Un petit garçon de 6 ans, un beau jour de printemps, parcourt avec sa trottinette les allées du parc Lazienski à Varsovie. Il fait beau, les arbres sont en fleurs. Sur les bancs, des personnes âgées réchauffent leurs vieux os et rêvent de leur jeunesse. C’est là que le cinéaste intervient : il demande au jeune Tomek - qui est son propre fils - d’aller bavarder avec les vieillards immobiles et il filme de loin leur conversation. L’enfant a les curiosités existentielles sur la mort, la vieillesse, la solitude, coutumières à son âge. Les solitaires désarmés par tant de fraîcheur répondent à ces graves questions dont ils ont vécu douloureusement les réponses. La guerre est là, en filigrane, qui a bouleversé toutes ces existences, mais Tomek aborde la vie, les oiseaux, les cygnes, les écureuils avec tant de naturel qu’il est en soi une promesse de bonheur.
Réalisateur | Marcel Łoziński |
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"Fin de siècle" était notre premier film. Avec Simon Zaleski, nous venions du monde de la fiction, nous avions vu peu de documentaires. Et nous étions impatients d'en découvrir. Après la présentation, houleuse, à Berlin en 1995, nous avons été invités dans d'autres festivals. Nous regardions tous les films.
Un soir, je ne sais plus où, nous avons vu "Tout peut arriver". Nous avons été émus et touchés. Nous avons senti un lien de très fort en commun entre notre film et celui de Łoziński, qui tous les deux fonctionnent sur le même dispositif. On est dans un lieu unique, là un parc, ici un magasin, on y pose des questions, on y est en représentation, le fonctionnement, la mémoire d'un monde apparaît à travers ceux qui en témoignent.
En revoyant le film, je pense à Simon, petit garçon intrépide et farfelu qui aimait courir dans les parcs de Łódź sa ville natale et qui avait appris à se débrouiller dans le système communiste dont il saisit la dimension tragique et drôle dans "Fin de siècle".
Tomek, le petit garçon intense de "Tout peut arriver", qui n'a rien connu de tout çà, lui ressemble, cela me semble encore plus évident aujourd'hui.
Marilyn Watelet
Réalisatrice
"Fin de siècle" était notre premier film. Avec Simon Zaleski, nous venions du monde de la fiction, nous avions vu peu de documentaires. Et nous étions impatients d'en découvrir. Après la présentation, houleuse, à Berlin en 1995, nous avons été invités dans d'autres festivals. Nous regardions tous les films.
Un soir, je ne sais plus où, nous avons vu "Tout peut arriver". Nous avons été émus et touchés. Nous avons senti un lien de très fort en commun entre notre film et celui de Łoziński, qui tous les deux fonctionnent sur le même dispositif. On est dans un lieu unique, là un parc, ici un magasin, on y pose des questions, on y est en représentation, le fonctionnement, la mémoire d'un monde apparaît à travers ceux qui en témoignent.
En revoyant le film, je pense à Simon, petit garçon intrépide et farfelu qui aimait courir dans les parcs de Łódź sa ville natale et qui avait appris à se débrouiller dans le système communiste dont il saisit la dimension tragique et drôle dans "Fin de siècle".
Tomek, le petit garçon intense de "Tout peut arriver", qui n'a rien connu de tout çà, lui ressemble, cela me semble encore plus évident aujourd'hui.
Marilyn Watelet
Réalisatrice
Français