Algérie. Présidentielles 2014. Après vingt années d’existence et de combats pour la presse indépendante algérienne, Malek Bensmaïl pose sa caméra au sein de la rédaction du célèbre quotidien El Watan, nécessaire contre-pouvoir à une démocratie vacillante à l’heure où Bouteflika s’apprête à briguer un quatrième mandat. Une rencontre avec celles et ceux qui font le journal, leurs doutes, leurs contradictions, leur souci permanent de faire chaque jour un journal libre et indépendant. Une réflexion sur le travail et la pensée journalistique.
Réalisateur | Malek Bensmaïl |
Acteur | Sylvain Baldus |
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En avril 2019 devaient se tenir un nouveau scrutin présidentiel en Algérie et Abdelaziz Bouteflika devait briguer un 5e mandat. Mais la rue algérienne, cette fois-ci, n'aura pas laissé faire. En manifestant depuis un mois, elle empêche la redite du scénario de la précédente élection, cinq ans plus tôt, lorsque le même Bouteflika était réélu dans "un fauteuil". C'est d'ailleurs par ce jeu de mot faisant allusion déjà à son impossibilité physique de gouverner - victime d'un AVC en 2013, Bouteflika n'avait pu défendre sa candidature - que El Watan concluait devant la caméra de Malek Bensmaïl sa couverture d'une campagne aux allures de mascarade. Au regard de l'actualité brûlante, alors que les présidentielles ont été repoussées à une date pour l'instant indéterminée, laissant de facto le pouvoir aux mains du clan Bouteflika, "Contre-pouvoirs" apporte un éclairage des plus pertinents sur la situation algérienne. Le point d'entrée que constitue la rédaction du principal journal indépendant du pays, focalisée sur la campagne présidentielle de 2014, permet au cinéaste d'exposer de façon indirecte les tourments de la société civile algérienne et son rapport trouble avec un pouvoir politique qui suscite chez les journalistes des débats contradictoires mais un large consensus pour dénoncer la corruption aux plus hauts sommets de l'État. Malek Bensmaïl, avec la rigueur, la patience et la maîtrise coutumières de son cinéma, signe également là un bel éloge du métier de journaliste.
Sylvain Baldus
Réalisateur
En avril 2019 devaient se tenir un nouveau scrutin présidentiel en Algérie et Abdelaziz Bouteflika devait briguer un 5e mandat. Mais la rue algérienne, cette fois-ci, n'aura pas laissé faire. En manifestant depuis un mois, elle empêche la redite du scénario de la précédente élection, cinq ans plus tôt, lorsque le même Bouteflika était réélu dans "un fauteuil". C'est d'ailleurs par ce jeu de mot faisant allusion déjà à son impossibilité physique de gouverner - victime d'un AVC en 2013, Bouteflika n'avait pu défendre sa candidature - que El Watan concluait devant la caméra de Malek Bensmaïl sa couverture d'une campagne aux allures de mascarade. Au regard de l'actualité brûlante, alors que les présidentielles ont été repoussées à une date pour l'instant indéterminée, laissant de facto le pouvoir aux mains du clan Bouteflika, "Contre-pouvoirs" apporte un éclairage des plus pertinents sur la situation algérienne. Le point d'entrée que constitue la rédaction du principal journal indépendant du pays, focalisée sur la campagne présidentielle de 2014, permet au cinéaste d'exposer de façon indirecte les tourments de la société civile algérienne et son rapport trouble avec un pouvoir politique qui suscite chez les journalistes des débats contradictoires mais un large consensus pour dénoncer la corruption aux plus hauts sommets de l'État. Malek Bensmaïl, avec la rigueur, la patience et la maîtrise coutumières de son cinéma, signe également là un bel éloge du métier de journaliste.
Sylvain Baldus
Réalisateur
Français