"J’avais littéralement organisé ma rencontre avec Jean Lambert. Dès que j’ai connu cet homme, je me mettais à redouter sa mort. N’avait-il pas tenté de m’en prévenir : "Choisir un ami si vieux". En son absence, l’idée de sa disparition me revenait ; déjà vivant il me manquait. La nuit nous écoutions des javas jusqu’à ce que la peur se dissipe. Nous avons en tout cas bien ri devant la caméra toute seule, bêtement en train de nous filmer. Peut-être que la solitude était la chose que nous avions à partager, risiblement." Pierre Creton
Réalisateur | Pierre Creton |
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Lorsque Pierre Creton convie un ami à faire un film avec lui, il lui demande de rentrer dans son jeu. Ce pourrait être une invite enfantine : on va s’amuser à faire un film. Avec Jean Lambert ils commencent par lire à voix haute tous les deux, en même temps, pour "la cacophonie".
Lorsque le jeu est cruellement interrompu par la mort, il s’agit de la repousser afin que le film se perpétue en entretien infini et que soit accordée à Jean la vie après la mort.
C’est ainsi que le film, loin d’être un tombeau pour Jean Lambert, lui est un refuge joyeux où déclamer Cioran, diriger le concert des vagues au pied des falaises, et se faire couper les cheveux par son ami réalisateur : s’en remettre à lui parce qu’il dirige le jeu, et qu’il décide comment et où couper (le plan). Sinon "vous perdrez votre temps, il n’y a que la poésie qui soit bien", avait dit Jean à Pierre.
Christian Borghino
Adjoint à la direction artistique Cinéma du réel
Lorsque Pierre Creton convie un ami à faire un film avec lui, il lui demande de rentrer dans son jeu. Ce pourrait être une invite enfantine : on va s’amuser à faire un film. Avec Jean Lambert ils commencent par lire à voix haute tous les deux, en même temps, pour "la cacophonie".
Lorsque le jeu est cruellement interrompu par la mort, il s’agit de la repousser afin que le film se perpétue en entretien infini et que soit accordée à Jean la vie après la mort.
C’est ainsi que le film, loin d’être un tombeau pour Jean Lambert, lui est un refuge joyeux où déclamer Cioran, diriger le concert des vagues au pied des falaises, et se faire couper les cheveux par son ami réalisateur : s’en remettre à lui parce qu’il dirige le jeu, et qu’il décide comment et où couper (le plan). Sinon "vous perdrez votre temps, il n’y a que la poésie qui soit bien", avait dit Jean à Pierre.
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